Par Mon’Esse
L’un des principaux objectifs, dans le cadre des réformes économiques à entreprendre par le Cameroun, «reste de dégager l’espace nécessaire à l’investissement productif et social et de faire progresser les réformes sur le plan de la lutte contre la corruption», selon le Fonds monétaire international (Fmi).
Cet avis figure dans le communiqué publié jeudi soir par l’institution financière, au terme d’une mission effectuée dans le pays du 3 au 16 octobre, en vue de l’examen de l’état d’avancement des réformes et des priorités des autorités dans le cadre de la 7ème revue du programme quadriennal appuyé par la facilité élargie de crédit (Fec) et le mécanisme élargi de crédit (Medc), ainsi que de la deuxième revue du programme appuyé par la facilité pour la résilience et la durabilité (Frd).
Le Fonds a ainsi observé des retards dans la mise en œuvre du programme de réformes structurelles, et encouragé les autorités «à redoubler d’efforts pour achever les mesures importantes prévues dans le programme relatif à la gouvernance dans le secteur des industries extractives, au climat des affaires, à la réforme des entreprises publiques et à la gestion des finances publiques».
De même, afin d’atteindre les objectifs ambitieux de la Stratégie nationale de développement (Snd30), les mêmes autorités sont invitées à faire avancer les travaux, en suspens de longue date, sur le plan de restructuration de la Société nationale de raffinage (Sonara), victime d’un grave incendie dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2019, et à réviser la loi de 2013 afin de rationaliser les incitations à l’investissement.
Si la reprise se poursuit au Cameroun, la croissance, elle, reste modérée, la croissance économique devant ainsi se redresser pour atteindre 3,9% en 2024, après s’être établie à 3,2% un an auparavant.
S’agissant de l’inflation moyenne sur 12 mois, elle a encore diminué pour s’établir à 4,6% en novembre de l’année dernière, contre 7,5% en 2023, restant néanmoins au-dessus de la norme communautaire de 3%, que le pays devrait atteindre progressivement d’ici 2026.
«Les perspectives budgétaires pour 2024 sont positives, avec un objectif de déficit primaire non pétrolier de 2% du Pib, en amélioration par rapport aux 2,5% du PIB de l’année dernière (et aux 3,9% du PIB en 2022).»
S’agissant des recettes non pétrolières, elles ont augmenté de 5% au 1er semestre 2024, grâce aux bons résultats de l’impôt sur les sociétés et des impôts indirects, les dépenses inférieures aux attentes étant pour leur part attribuées à des retards dans les projets d’investissement, une difficulté récurrente qui pèse sur les perspectives de croissance.
Par ailleurs, le Fmi et les autorités camerounaises sont parvenus à un accord au niveau des services sur les 7èmes revues des accords Fec/Mwdc, ainsi que sur la deuxième revue de l’accord Frd, dont l’achèvement des revues permettrait de procéder à des décaissements totaux de 118,6 millions de dollars.