Par Joël Onana
Selon plusieurs sources politiques et diplomatiques à Yaoundé, Ferdinand Ngoh Ngoh consoliderait son emprise sur le pouvoir à travers un noyau restreint de fidèles au sein du régime. Autour de lui gravitent notamment Chantal Biya, première dame, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, Philippe Mbarga Mboa, ministre chargé des missions à la présidence, et Grégoire Owona, ministre du Travail.
Ce groupe, présenté par plusieurs observateurs comme le véritable cœur décisionnel du système, serait responsable du maintien sous contrôle d’un Paul Biya affaibli, fatigué et isolé, dont les apparitions publiques se font de plus en plus rares.
Des cadres du Rdpc et certains proches du palais évoquent même une “maltraitance politique” d’un vieillard qui ne demanderait qu’à se retirer, mais dont l’image reste indispensable à la survie du régime. Ngoh Ngoh, décrit comme méthodique et autoritaire, s’appuierait sur ce réseau pour verrouiller les décisions, surveiller les ministres et neutraliser toute velléité de succession indépendante.
Cette structure parallèle du pouvoir, selon plusieurs analystes, explique la confusion actuelle autour de la prestation de serment : Paul Biya prêtera-t-il serment pour lui-même, ou pour un système qui le dépasse désormais ? Âgé de 92 ans, Paul Biya règne sur le Cameroun depuis 1982.
Réélu en octobre 2025 dans un scrutin contesté, il n’a été vu que brièvement à Maroua pendant la campagne. Depuis le vote, aucune apparition publique notable n’a eu lieu. La présidence est largement gérée par Ferdinand Ngoh Ngoh, en poste depuis 2011 et réputé pour son influence tentaculaire sur les affaires d’État.
Le “clan d’Etoudi”, formé de quelques figures loyales, est soupçonné de vouloir prolonger coûte que coûte le règne du président, quitte à instrumentaliser son état de santé pour conserver le pouvoir au sein d’un cercle restreint.
