Panorama papers
Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Un concerto de mauvaises humeurs émane des rangs de l’équipe Joseph Dion Ngute après le meeting de Maurice Kamto unanimement qualifié de succès par l’opinion. Le vocabulaire ou le verbe révèlent cette situation tendue où deux ministres de la République tentent à leur manière de tourner en dérision le meeting populaire du leader du Mrc le 31 mai dernier à Paris. Grégoire Owona, secrétaire général adjoint au Comité central du Rdpc et par ailleurs ministre du Travail et de la sécurité sociale, a sorti l’artillerie lourde, des propos éminemment dépréciatifs pour peindre le meeting de Maurice Kamto .
“Qu’est-ce que c’était minable ce meeting si médiatisé depuis des mois où les organisateurs annonçaient retrouver en millions la diaspora camerounaise du monde entier!”,
dit tout le dédain du membre du gouvernement pour cette rencontre politique à la place parisienne.
Admirez l’élégance du qualificatif : “minable”. Il poursuit en indiquant qu’il n’y a même pas eu 5000 personnes rassemblées à Paris. Les estimations de l’homme politique sont en pleine contradiction avec les chiffres de la police française qui parlent de 30.000 personnes au même moment où les sources proches du Mrc évaluent les personnes présentes à 60.000 . Face à cette guerre des chiffres, Calixte Beyala en rajoute une couche en prenant à contrepied l’ardeur du membre du gouvernement.
“Mobiliser ne serait-ce que cinq mille personnes est un tour de force en France , car personne ne paie son transport à personne. Les gens viennent par conviction en payant de leur poche”.
Une sorte de réponse du berger à la bergère. Un autre point qui pousse Grégoire Owona à frapper sans précaution, porte sur le fait qu’au cours de la campagne, Maurice Kamto a promis de protéger Paul Biya et sa famille à l’issue de l’élection présidentielle d’octobre prochain.
“Minable aussi l’annonce de la protection de Paul Biya et sa famille…De quelle protection ont-ils besoin? Sont-ils ou seront-ils en danger ? De quelle famille on parle”,
s’interroge et s’offusque le cadre du Rdpc.
S’il ne comprend pas où feint de ne pas comprendre de quoi il en retourne la déclaration de Maurice Kamto, un autre membre du gouvernement, Jean de Dieu Momo, est sans filtre.
“Franchement j’ai ri en apprenant qu’il s’engage à « protéger le président Paul Biya et sa famille ! Ça m’a rappelé que moi aussi j’avais fait la même promesse lorsque j’étais candidat à la présidentielle de 2011”,
commence-t-il en tentant de rendre la situation comique.
En réalité, explique -t-il, c’est une façon déguisée de dire à celui qui est au pouvoir de ne pas craindre des exactions et de vous le “donner”. Je reconnais, poursuit-il, avec le recul que c’est une requête puérile et ridicule en Politique! Est-ce qu’on donne le Pouvoir à son adversaire? Mieux il donne à Franck si ce n’est qu’une question de sécurité personnelle. Ainsi scande Jean de Dieu Momo avec ironie. Sur le point où Maurice Kamto déclare vouloir protéger la famille présidentielle, NFo’o Dzakeutonpougtonpoug 1er est écoeuré et traite le challenger de Paul de “type”…
“voilà un type qui n’est pas encore au pouvoir mais dont la garde rapprochée est constituée de Nkassa ( Blanc) , un véritable complexe d’infériorité du Noir qui continue de croire que le Blanc lui est supérieur!”.
Les insultes et le mépris ne s’arrêtent pas à ce niveau. Il faut lire que Maurice Kamto est “vendu jusqu’à l’âme”. Et comme pour faire davantage mal dans cette litanie de dénigrements, il finit en se demandant si avec son descriptif on peut parler dès lors d’un président pour le Cameroun. Le président du Paddec conclut son texte dont le titre est “Promesses fallacieuses dans un meeting à Paris”, en indiquant que cela relèverait du domaine de la blague. Vous avez dit que Maurice Kamto a toussé à Paris, Place de la République et que Yaoundé est en train. d’enrhumer? Tout porte à croire que la crispation entre le Mrc et le régime va s’épaissir dans les jours à venir. Paris sonne comme une le témoignage d’une démonstration de force en mondovision. Quelle réplique à Yaoundé ? L’esquisse est faîte.
