Par Joseph OLINGA N.
Dix ans après son lancement, le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) n’a pas produit les résultats escomptés. Le chef de l’Etat, qui en a fait une promesse de prospérité économique, souhaite que cette visée qui arrive à échéance en 2035 fasse du Cameroun un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité. Reste que le rapport produit au terme de ses 10 premières années d’implémentation ne donne pas le change aux précédentes initiatives économiques testées sous le Renouveau.
Dès lors, chez les architectes du Renouveau, l’on se projette désormais sur les deux dernières phases du programme avec quelques espoirs.
Les travaux d’élaboration de la phase 2 de la vision Horizon 2035 entendent corriger la copie de la phase I portée par le DSCE, une phase dont l’objectif était de réduire le déficit d’emploi que connaît plus de 70% de la population active. Les deux autres phases sont prévues de 2020 à 2027, et de cette date à l’ultime échéance fixée en 2035. «Ayant achevé les travaux concernant la revue des politiques pour ce qui est du DSCE, il était bon qu’on commence à travailler pour pouvoir élaborer le document de la deuxième phase au cours de laquelle on entend améliorer substantiellement les conditions de vie des camerounais.» C’est en ces termes que le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, justifie la tenue des consultations participatives qui se multiplient à travers le pays au motif de planifier la seconde phase de la Vision 2035.
A l’heure du bilan, le gouvernement concède l’échec de la première phase du DCSE. «Il y a des éléments chiffrés, des indicateurs qui nous permettent de savoir si on a atteint l’objectif ou pas. Les indicateurs sociaux qui ont été présentés, étaient en inadéquation avec les objectifs qui avaient été fixés», confesse le secrétaire général du Minepat, Jean Tchoffo. De la densification du réseau routier à l’accès à l’eau potable ou encore aux services de santé, l’essentiel des objectifs fixés ne sont pas à la hauteur des attentes. Pis, la réduction du chômage, dorsale de cette phase de lancement de l’ambitieux projet du chef de l’Etat, a plutôt produit un million de chômeurs de plus en 10 ans alors que le programme entend réduire à moins de 10% le nombre de personnes au sans emploi ou en sous-emploi à l’horizon 2035.