Par Joseph OLINGA N.
Rares sont les occasions de porter directement des interrogations à la Brigade anti-sardinard (Bas). L’interview que nous accorde le commandant adjoint de la Bas France nous donne l’occasion de lever un pan de voile qui recouvre cette semi nébuleuse. Notre préoccupation tient d’abord du souci pourquoi les attaques de la Bas ciblent certains personnalités et pas d’autres?
Mais le prétexte est bien le contexte préélectoral dans lequel se meut le Cameroun. À l’aune de l’élection présidentielle prévue au mois d’octobre prochain, la Bas indique sans fioritures sa position sur la potentielle candidature ou non de Paul Biya.
“Que Paul Biya parte ou reste, la mission de la Bas demeure inchangé : veiller, éduquer et protéger le peuple camerounais.” Idem de Maurice Kamto ?
La Brigade anti-sardinard semble avoir révisé son logiciel. Thierry Soh, le commandant de la section Française qui répond à nos questions, avec l’aval de ses camarades, indique que
“La Bas n’est pas le bras armé du Mrc. Nous ne sommes pas affilié à un parti politique. Nous sommes une force indépendante de veille, de mobilisation, de dénonciation et de proposition.”
Des raisons pour lesquelles la Bas a mis un bémol à la campagne de levée des fonds pour la campagne de Maurice Kamto ?
Pour sûr, la Bas s’inscrit ouvertement dans le sillage d’une candidature consensuelle et populaire de l’opposition parce que
“La lutte contre la dictature c’est pas sectaire. Elle doit s’ouvrir à toutes les forces, à toutes les candidatures dignes, à condition qu’elles soient enracinées dans la douleur du peuple et portées par une vision de rupture.”
A ce propos, la Bas soutient que
“Le peuple camerounais ne doit plus être otage d’un candidat, quel qu’il soit. Il doit désormais être souverain d’un projet collectif de libération.”
L’un des pans dominant du débat politique porte sur l’éligibilité du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun à l’élection présidentielle. La Bas indique que
“La révolution ne repose sur aucun homme. Elle repose sur la conscience collective, la structuration du peuple et la capacité à identifier une ou plusieurs candidatures portées par le peuple et enracinées dans le réel.”
Dans l’interview que nous vous proposons, la Bas ne fait pas une fixation sur un candidat. Elle se dit prête à soutenir
“le candidat rassemblant une base populaire enracinée, une structure organisationnelle claire et une capacité à résister au régime.”
Mouvement connu pour ses actions “violentes”, la Brigade anti-sardinard soutient qu’une transition politique pacifique est possible au Cameroun en 2025.
“Mais cela dépendra du régime pas du peuple. Le peuple camerounais est fondamentalement pacifique.”
La Bas explique que la violence est plutôt installée au sommet de l’État. Violence qui se traduit par les détournements électoraux, la corruption des institutions, l’instrumentation de la justice et la militarisation du territoire.
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Le commandant adjoint de la Bas France affirme que le mouvement oeuvre pour la révolution des conséquences
“pas pour une révolution de sang. La paix est notre choix et la dignité est notre ligne rouge.”
A travers les lignes qui suivent, le commandant de la Bas explique volontiers le type de relation que la Brigade anti-sardinard entretient avec les militants sécessionnistes engagés contre les forces armées régulières, dans les région en crise du Nord-ouest et du Sud-Ouest. De même que le mouvement constitué en majorité des diaspora camerounaises en Europe et en Amérique opte résolument “pour un Cameroun fédéral ou confédéral.”