Par Armand Soussia
Le dépouillement se poursuit dans la région du Nord, où les premiers résultats partiels confirment une nette avance d’Issa Tchiroma Bakary. À Massa, le candidat du FSNC arrive largement en tête avec 79 voix, suivi de Cabral Libii et Matomba, qui obtiennent chacun 1 voix. Le président sortant Paul Biya et les autres candidats ferment le tableau avec zéro voix.
Mais cette avance s’accompagne d’un climat de forte tension et d’irrégularités signalées dans plusieurs bureaux de vote. À Garoua 2, le maire Oumarou Sanda a été surpris par des électeurs en train de bourrer les urnes, en complicité avec certains agents d’Elecam. Selon plusieurs témoins, il a échappé de peu à un lynchage avant d’être exfiltré par les forces de l’ordre.
Dans la ville voisine de Maroua 2, un homme a été arrêté en possession de plusieurs cartes d’électeur, dont certaines appartenaient à des personnes décédées. L’individu aurait déclaré avoir reçu ces cartes d’un militant du Rdpc chargé de les distribuer à des partisans pour alimenter une fraude massive.
Ces nouveaux incidents s’ajoutent à une série de dysfonctionnements observés dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord. Entre listes fictives, cartes d’électeurs multiples et tentatives de bourrage d’urnes, la crédibilité du scrutin est de plus en plus contestée. Malgré les assurances d’Elecam sur le bon déroulement du vote, les dénonciations de l’opposition et de la société civile se multiplient, faisant craindre une crise post-électorale dans les zones les plus sensibles du pays.
