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Par Eric Boniface Tchouakeu
C’était à l’issue d’une réunion du Comité Central de sa formation politique tenue à Yaoundé consacrée à la future présidentielle.
On ignore si le Ministre d’Etat Bello Bouba Maigari quittera finalement le Gouvernement avant le jour de l’élection, car il a laissé entendre qu’aucune disposition de la plateforme qui lie l’Undp au parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), n’empêche sa formation politique de participer de manière autonome à une quelconque élection au Cameroun.
Aujourd’hui âgé de 83 ans, Bello Bouba Maigari a déjà dans le passé été candidat à la présidentielle du 11 octobre 1992, élection au cours de laquelle, il était arrivé en troisième position avec un peu plus de 19% de voix, derrière dans l’ordre décroissant Paul Biya et John Fru Ndi.
Après avoir boycotté le scrutin présidentiel suivant de 1997, son parti avait soutenu les candidatures du Président Paul Biya aux élections de 2004,2011 et 2018.
Peu avant le Ministre d’Etat Bello Bouba Maigari, l’ancien Ministre Issa Tchiroma Bakary a annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle.
Le leader du Front pour la Salut National du Cameroun (Fsnc) âgé de 76 ans, l’a déclaré dans une lettre de 24 pages adressés aux Camerounais le 25 juin 2025. Il avait la veille démissionné de son poste de Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle qu’il occupait depuis le 04 janvier 2019, après une dizaine d’année passée comme Ministre de la Communication, et Porte-parole du Gouvernement camerounais.Il a aussi été Ministre des Transports entre 1992 et 1997.
Pour Issa Tchiroma Bakary, l’actuel régime est à bout de souffle et la prochaine élection présidentielle pourrait bien avoir lieu sans la candidature de l’actuel Chef de l’Etat Paul Biya âgé de 92 ans et au pouvoir depuis bientôt 43 ans sans discontinuer. « Un pays ne peut exister au service d’un homme. Il doit vivre au service de son peuple », a notamment écrit l’ancien Ministre dans sa lettre.
Les candidatures de Bello Bouba Maigari et de Issa Tchiroma Bakary, deux anciens alliés du pouvoir sortant, sont une illustration d’une sorte de désagrégation de l’intérieur du système en place depuis plusieurs décennies.
Ces candidatures constituent aussi un coup dur pour le parti au pouvoir, dont une bonne partie des voix de son candidat aux différents scrutins présidentiels sont souvent glanés dans les trois régions septentrionales du Cameroun qui concentrent environ 30% de l’électorat.
Ces régions sont les fiefs de Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakary qui en sont les ressortissants, et qui par conséquent recueilleront une bonne partie des suffrages ne serait-ce que sur l’aspect de la dimension communautaire des votes au Cameroun, lors de la présidentielle à venir.
Dans une élection qui se déroule en seul tour, ils grignoteront plus les voix de la majorité sortante, que celles de l’opposition, car ils n’apparaissent pas suffisamment préparés comme certains candidats déclarés depuis longtemps au sein de l’opposition, pour incarner la rupture avec le système sortant aux yeux de ceux qui souhaitent un vrai changement.
Il faut cependant admettre que les candidatures de Bello Bouba Maigari et de Issa Tchiroma Bakary, qui ont certes aussi à cœur les intérêts de leurs formations politiques lors des législatives et municipales de février 2026, rendent le prochain scrutin présidentiel encore plus passionnant, comme celui de 1992 ; ce qui est une bonne chose pour le fonctionnement la démocratie au Cameroun.
