Par Sandra Embollo
Le Barreau du Cameroun est sorti de sa réserve habituelle au lendemain de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Dans une déclaration officielle signée par le Bâtonnier Me Mbah Eric Mbah, l’institution dénonce fermement les violences post-électorales survenues dans certaines régions, notamment dans le Nord du pays, ainsi que les dérives verbales et menaces diffusées sur les réseaux sociaux.
« Le Barreau exprime sa profonde inquiétude face à ces excès et condamne, en même temps, les déclarations intimidantes, y compris institutionnelles, qui menacent la paix et sapent la confiance du public dans la gouvernance démocratique », peut-on lire dans le communiqué.
Réaffirmant le rôle du Barreau comme gardien de l’État de droit et défenseur des libertés civiques, Me Mbah Eric Mbah invite l’ensemble des acteurs politiques et institutionnels à faire preuve de « calme, de retenue et de respect des procédures ». Il en appelle notamment à Elecam et au Conseil constitutionnel pour qu’ils fassent montre d’« intégrité et de transparence » dans la gestion du processus électoral, afin que « la volonté du peuple camerounais, telle qu’elle s’est exprimée dans les urnes, soit pleinement respectée ».
La sortie du Barreau intervient dans un contexte de fortes tensions après la présidentielle du 12 octobre 2025, marquée par des accusations de fraudes, des contestations locales et des affrontements entre partisans de différents candidats. Institution indépendante, le Barreau du Cameroun intervient rarement sur le terrain politique, mais ses prises de position, souvent mesurées et juridiques, ont un poids moral considérable dans la défense de la légalité républicaine et la préservation de la paix civile.
