Par Ilyass Chirac Poumie
Dans un contexte post-électoral tendu, Paul Biya fait face à un isolement diplomatique inédit. Hors du Gabon, aucun pays n’a officiellement reconnu ou félicité le président camerounais pour sa victoire. Cette situation diffère fortement des précédentes élections, où plusieurs nations et organisations internationales adressaient traditionnellement leurs félicitations.
L’Union européenne et la France ont choisi une approche critique : elles demandent au pouvoir camerounais de sanctionner les responsables des violences ayant coûté la vie à des manifestants et de garantir une enquête indépendante. Ces réactions mettent en lumière non seulement la crise interne du pays, mais aussi le déficit de légitimité internationale qui pèse sur la présidence Biya.
Bruxelles appelle aussi à la libération de « toutes les personnes détenues arbitrairement depuis l’élection ». Plusieurs proches de Issa Tchiroma Bakary sont encore aux arrêts. Par ailleurs, les ambassadeurs et délégations européennes, américaine et canadienne n’étaient pas à l’audience de proclamation des résultats au Conseil constitutionnel lundi.
La présidentielle de 2025 au Cameroun a été marquée par une faible participation, des accusations de fraude et une répression sanglante des manifestations post-électorales. Le manque de félicitations internationales traduit l’inquiétude des partenaires étrangers sur la transparence du scrutin et sur le respect des droits humains, soulignant l’isolement du régime face aux standards démocratiques attendus à l’échelle mondiale.
