Panorama papers
Par Mon’Esse
Ancien ministre camerounais en charge de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), Ange-Michel Angouing, a appelé mardi le déclaré vainqueur à l’élection présidentielle, Paul Biya, à célébrer certes sa victoire, mais à apaiser en même temps les perdants et sauvegarder le vivre ensemble.
Dans une note d’opinion sur les réseaux sociaux intitulée «Ne jouons pas avec le Cameroun», il appelle le président réélu, «sans arrogance ou condescendance, mais avec humilité», à «tendre la main aux perdants qui acceptent à leur tour cette main tendue dans l’intérêt supérieur de la nation».
Les résultats de l’élection, estime-t-il, démontrent à suffire que les Camerounais souhaitent de nouvelles orientations porteuses de progrès et de bien-être, un pays où chacun a la juste rétribution de son labeur, où les discriminations de toutes natures sont réduites au minimum, où la justice joue pleinement son rôle, où l’on ne se couche pas le soir inquiet, et se réveille le matin la tête bourrée d’incertitudes, un pays qui fait rêver les enfants et petits-enfants.
«Le message est tellement retentissant que même les sourds l’ont entendu», poursuit Ange-Michel Angouing, pour qui le président élu a, de par son expérience, une connaissance inégalable de l’administration publique et du pays et une parfaite maîtrise des ressources humaines de l’Etat.
«Il sait que pour apporter des solutions aux attentes légitimes des citoyens, il faut un bon casting. Et le bon casting, qu’il soit managérial, politique, économique ou social, suppose qu’il a la bonne information (l’information vraie) en temps réel.»
L’acceptation du verdict des urnes, dans toutes les élections, est difficile lorsque le citoyen électeur a l’impression ou la conviction que la vérité des urnes a été biaisée ou falsifiée, analyse ce magistrat hors-hiérarchie, aujourd’hui conseiller technique au ministère de la Justice.
Comment célébrer la victoire et apaiser en même temps les perdants et sauvegarder le vivre ensemble ? s’interroge-t-il, pensant que cette interrogation interpelle fortement le mendiant de la paix qu’est le président déclaré élu et les apôtres de la paix pour sauver le Cameroun, havre de paix.
«Il est une réalité que l’on ne peut cependant pas éluder. L’acceptation du verdict des urnes, dans toutes les élections, est difficile lorsque le citoyen électeur a l’impression ou la conviction que la vérité des urnes a été biaisée ou falsifiée.»
Et pour cette raison, les contestations post électorales, malgré la décision souveraine du Conseil constitutionnel, deviennent quasiment inévitables.
On rappelle que, selon les résultats proclamés lundi par le Conseil constitutionnel, Paul Biya l’a emporté avec 53,66 % des suffrages, suivi de Issa Tchiroma Bakary (35,19%), lequel conteste ces chiffres. Depuis deux jours, le pays est secoué par des mouvements de revendication ayant déjà au moins 5 morts et de nombreux dégâts matériels.
