Par Eric Boniface Tchouakeu
Certains parmi eux ou leurs partisans réclament ou proposent l’organisation d’au moins un débat télévisé le moment venu entre les différents candidats. Il convient de relever qu’aucune loi n’oblige un candidat à la présidentielle ou à une quelconque élection à se soumettre à un débat avec ses adversaires. Dans les mœurs politiques actuels, cette possibilité n’a jamais eu lieu, bien que parfois envisagée malgré l’évolution du temps et des coutumes démocratiques souvent observées ailleurs.
Si justement sous d’autres cieux où la culture démocratique est encrée, l’organisation des débats entre candidats à une élection est une évidence, au Cameroun les choses s’avèrent en ce moment beaucoup plus complexes au moins pour deux raisons. En premier lieu, on peut relever l’obstacle linguistique. Le pays ayant deux langues officielles d’égale valeur selon la constitution à savoir : l’anglais et le français, tout débat entre candidats particulièrement à une élection présidentielle, doit respecter cet état de chose pour être en adéquation avec l’esprit et la lettre de la loi fondamentale, mais surtout de manière pragmatique, pour être e harmonie avec les deux grandes composantes linguistiques de la population.
Or, tous les candidats n’ont généralement pas la parfaite maîtrise des deux langues officielles du Cameroun parce qu’ils ne sont légalement contraints que de savoir parler et écrire l’une des deux langues. Il est donc au regard de cette situation, extrêmement risqué pour cette catégorie de personnes d’accepter de débattre dans une langue qu’elles maîtrisent peu, ou pas du tout. La seconde barrière concerne le candidat du pouvoir. La participation de ce dernier à un débat avec ses adversaires à l’occasion d’un scrutin présidentiel est loin d’être acquise et semble aujourd’hui relever de l’utopie.
Aucun débat sérieux pour cette circonstance ne peut se faire sans la présence du candidat du pouvoir sortant qui a un bilan à défendre. Et du point de vue d’une certaine équité et par respect pour d’autres candidats, il ne peut se faire représenter à un tel exercice. Ces obstacles seront certainement levés un jour avec l’évolution du temps, des mentalités et des acteurs politiques.
En attendant, pour le moment ce ne sont pas des lieux et des espaces dans les médias audiovisuels classiques et cybernétiques qui manquent pour accueillir ou diffuser des débats entre candidats à une présidentielle, suivant le format sur lequel leurs équipes se seront entendus.