Par Léopold DASSI NDJIDJOU
C’est l’un des points essentiels qui a émaillé l’entrevue avec la presse au siège de l’Unon démocratique du Cameroun (Udc), à Yaoundé. Voilà un silence qui est comblé car depuis la fin de l’année dernière, la presse lui attribuait précipitamment cette annonce. Elle est donc faite officiellement, en droite ligne avec les textes statutaires du parti qui prescrivent que le président est le candidat à l’élection présidentielle. De ce point de vue, Tomaïno Ndam Njoya a confié à la presse que l’Udc a entrerriné cette décision d’annonce à la sortie de la Retraite politique tenue à la mi-février à Foumban.
L’Udc sera dont du sprint vers Étoudi comme il en a toujours été d’ailleurs le cas en dehors de 1997 où le parti avait boycotté la compétition. Dans la foulée de cette annonce, celle qui est considérée comme l’amie de la presse, la seule candidature femme annoncée à ce jour, a dit pouvoir compter sur le soutien des professionnels des médias qui leur a tenu un langage de vérité dans son mot de circonstance. La présence des leaders politiques tels que Maurice Kamto du Mrc, Hilaire Zipang du MP, Prince Ekosso de l’Usdp et Nkou Mvondo du parti Univers, a donné une une tonalité à cette annonce. S’engouffrant dans cette brèche, les journalistes lui ont demandé si elle s’inscrivait dans la dynamique d’une coalition en vue de la présidentielle.
En réponse, elle a signifié que l’Udc a toujours été avant-gardiste en matière de mutualisation des forces politiques. Elle a de ce fait cité des exemples lors des législatives, municipales et présidentielle. Elle a rappelé que suite au boycott de la présidentielle de 1997, l’Udc avait décidé de ne plus jamais bouder une élection. Mais, a-t-elle souligné, en politique, il ne faut jamais dire jamais. C’est dire que l’Udc ne rejette aucune option qui est en harmonie avec sa vision du Cameroun. La patronne de l’Udc est aussi revenue sur l’organisation des élections au Cameroun. Elle a d’abord révélé, en sa qualité de porte-parole de la plateforme des 7 leaders des partis politiques et des organisations de la société civile pour une modification participative et consensuelle du Code électoral, tout le travail abattu depuis la mise sur pied de cet instrument. Le dépôt d’un document contenant les propositions pour une modification du Code électoral au niveau des institutions du pays, dont la présidence de la République et la création d’un portail web dont le lancement officiel se fera dans les prochains jours, sont les deux axes de travail.
Elle a ensuite indiqué que cette démarche de la plateforme ne désolidarise en rien les autres partis politiques de l’action judiciaire menée par le Mrc pour contraindre Elecam à publier la liste électorale nationale telle que prévue par l’article 80 du Code électoral. Il est donc question de ne négliger aucun moyen qui va dans le sens d’obtenir un code électoral consensuel pour toutes les parties à une élection au Cameroun.
Comme on le voit, en attendant la convocation du Corps électoral, le milieu politique est plus que jamais mobilisé avec en prime cette inscription massive des Camerounais sur les listes électorales, ce qui n’a jamais été constaté par le passé. La candidature de Tomaïno Ndam Njoya, seule femme politique en lice annoncée, risque d’apporter un zeste assez pimenté à l’élection présidentielle de 2025 qui promet d’être déroutante et singulière à tout point de vue.