Par Ilyass Chirac Poumie
Un geste de défi a retenu l’attention jeudi à Douala. Devant plusieurs témoins, un citoyen camerounais a avalé trois piments crus, expliquant vouloir répondre de manière symbolique aux propos tenus par le ministre de l’Administration territoriale. Paul Atanga Nji avait en effet déclaré, lors d’une intervention publique, que le peuple était assimilable à des « condiments », se présentant comme le « mixeur » chargé de les broyer.
La scène, filmée par des passants et largement relayée sur les réseaux sociaux, illustre la colère et l’indignation suscitées par ces propos. Les réactions en ligne se multiplient, entre critiques sévères et ironie, certains y voyant un symbole du rejet populaire face à un régime qui a duré plus 40 ans au pouvoir. L’individu a scandé «Biya must go», en mâchant du piments ramassé sur une étale.
Paul Atanga Nji, membre influent du gouvernement et proche du chef de l’État, est régulièrement au centre de polémiques pour ses déclarations et prises de position.
Dans un contexte électoral tendu, ses paroles sont interprétées comme révélatrices d’un fossé grandissant entre les responsables politiques et une partie de la population. L’acte du citoyen de Douala, devenu viral, s’inscrit dans cette dynamique de contestation publique, où gestes symboliques et messages de défi prennent de plus en plus de place.
