Par Léopold DASSI NDJIDJOU
«Il est nécessaire qu’à l’issue de nos travaux, les résolutions, recommandations et instructions soient données pour une poursuite heureuse, harmonieuse et plus efficace de l’action des Forces de Défense et de sécurité en collaboration étroite avec les autorités administratives, les autres composantes des Forces de Défense et de sécurité aux quatre coins du pays pour une excellence sécurisation de la rentrée scolaire 2023/2024 et aussi de l’ensemble de cette nouvelle année scolaire », a prescrit Joseph Beti Assomo avant de préciser que le train de mesures qui sera arrêté à la fin des travaux, visera à adresser un plan précis pour la gestion et l’encadrement de fêtes de Noël 2023 et de nouvel an 2024 dans une approche véritablement proactive et anticipative, prévenir étant toujours mieux que guérir.
Revenant spécifiquement sur la rentrée scolaire qui s’ouvre le 4 septembre prochain, le Mindef s’est satisfait du fait qu’à l’épreuve du terrain, l’année scolaire dernière a été une réalité dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à des convulsions sécessionnistes. Pour point d’ancrage à sa conviction, il s’est appuyé sur le palmarès de l’Office du Baccalauréat du Cameroun qui a classé ces deux régions respectivement en première et quatrième position à l’examen du Baccalauréat et du Gce O level, session 2023 sur le plan national. Pour autant, cela n’a pas empêché qu’il appelle à la prudence de tous car « certaines informations font état de menaces et perturbations de la rentrée scolaire en préparation dans ces deux régions par des groupes armés violents ». Il a de ce fait indiqué que ces mêmes groupes prétendent créer des établissements scolaires de fortune et clandestins, dans des zones rurales enclavées pour y dispenser des programmes non officiels et y faire l’apologie de l’irrédentisme.
Par ailleurs, il a attiré l’attention de ses collaborateurs sur la nécessité de prendre de mesures appropriées aux fins d’inverser la tendance de la spirale non-stop de nombreuses pertes en vies humaines dans de tragiques accidents de la route, surtout en cette période de la rentrée scolaire. Pour terminer sur le chapitre de la rentrée, il a transmis à travers ses collaborateurs, les félicitations et remerciements du chef de l’Etat pour leur participation à la chaîne d’encadrement sécuritaire de toute l’année scolaire dernière. Au sujet du modus operandi de cette réunion sécuritaire, Joseph Beti Assomo a indiqué que les travaux vont se dérouler à huis clos, afin de permettre aux chefs, « commandants territoriaux d’aborder dans tous les détails la situation exacte du terrain, chacun devant présenter un exposé sur la situation dans sa zone de responsabilité ». A la fin des travaux, un compte rendu doit être adressé au président de la République.
Une vue synoptique de la situation sécuritaire
Dans son discours de circonstance, le Mindef a saisi opportunément l’occasion pour brosser la situation sécuritaire globale du pays. « Nous devons être pleinement conscients de ce que la sécurité du pays et à cette occasion particulière, concerne l’ensemble du territoire national. Une vigilance toute particulière doit être observée au niveau de nos frontières terrestres, maritimes et de notre espace aérien afin de prévenir l’onde de choc des soubresauts des conséquences des crises politico-sécuritaires en cours dans certains pays voisins et qui se manifestent parfois par un afflux des réfugiés notamment dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord », a-t-il relevé. Bien plus, il a souligné que la réunion se tient dans un contexte sécuritaire mondial secoué par les bouleversements, charriés par les contestations d’un ordre mondial unipolaire et des aspirations profondes d’un monde multipolaire et plus équilibré.
En poursuivant avec ce Roundup sur le plan interne, il a fait l’inventaire des différentes menaces prégnantes dans certaines parties du pays. Dans la région de l’Extrême-Nord, où les terroristes de Boko Haram, « bien que fortement affaiblis par les offensives menées par nos Forces en collaboration avec la Force multinationale mixte (Fmm) de la Cblt et les Armées des pays coalisées, semblent reprendre du poil de la bête en pleine saison pluvieuse habituellement défavorable à leur mobilité, en s’appuyant sur des éléments résiduels visiblement en débandade qui se livrent à des attaques de prédation, des enlèvements et demandes de rançons » Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Joseph Beti Assomo a indiqué que l’embelli sécuritaire se consolide davantage. Il a pris pour fait parlant, les résultats très encourageants aux examens officiels qui attestent de cette évolution.
Dans le septentrion du pays dans son ensemble, il a évoqué les flux des migrants et une nécessité de contrôle qui permettrait de lutter efficacement contre les phénomènes de prises d’otages assorties des demandes de rançons, des vols de bétails et d’assassinats des bergers particulièrement dans les régions du Nord et de l’Adamaoua. Atour du Mindef, il y avait le ministre de l’Administration territoriale (Minat), les secrétaires d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie et celui chargé des Anciens combattants et des victimes de guerre, le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), le général de Corps d’armée et chef d’Etat-major des armées, le représentant de la Dgre, le secrétaire général du Mindef et les officiers généraux et les officiers.
