Par Serge Aimé Bikoi
L’honorable Benilde Djeumeni a, d’emblée, situé le contexte, en dénonçant l’absence de réunion du conseil supérieur de la magistrature. Le député Sdf du Moungo Sud met en parallèle l’urgence de la situation. En effet, selon sa formulation, cinq promotions de magistrats se trouvent actuellement au quartier en attente d’affectation et d’avancement. Selon l’élu de la nation, cet état de choses porte préjudice à la carrière des magistrats concernés et entrave le fonctionnement de la justice camerounaise. Face à cette interpellation, la réponse du ministre d’Etat, ministre de la Justice garde des sceaux s’est avérée laconique. Prenant la parole à l’hémicycle du palais des congrès de Yaoundé, Laurent Esso précise tout simplement :”J’ai pris bonne note de votre préoccupation”.
Le patron de la justice camerounaise n’a donc apporté aucune explication réelle à l’absence de réunion du conseil supérieur de la magistrature, réunion présidée, d’ailleurs, par le président de la république du Cameroun, Paul Biya. Cette réaction concise a suscité l’ire et les railleries acerbes des parlementaires massés au palais des congrès de Yaoundé. L’absence de réaction claire de L. Esso a participé à alimenter les préoccupations des députés sur le fonctionnement de la justice au Cameroun. Le non-respect de la loi régissant le conseil supérieur de la magistrature et le retard dans l’avancement des magistrats soulèvent des questions sur la gestion de ce domaine d’activités et sur l’engagement des autorités à garantir une justice indépendante et impartiale.
Cet état de choses a, à coup sûr, une incidence sur le moral des magistrats et sur la crédibilité de l’institution judiciaire. Il est donc urgent et impératif que le président de la république convoque le conseil supérieur de la magistrature et réponde aux inquiétudes légitimes des magistrats. Le non-respect des textes en vigueur et l’absence de transparence dans la gestion de la carrière des magistrats risquent d’obérer le fonctionnement de la justice camerounaise.