Par Hajer Elina
La tension reste vive à Yaoundé après l’interpellation, ce week-end, d’un mandataire du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC). Selon plusieurs témoins, des agents de la Semil ont procédé à son arrestation près du Palais des sports, évoquant une « affaire criminelle ». Mais selon des sources internes au parti, le véritable motif serait politique.
L’homme interpellé aurait refusé de signer des procès-verbaux de vote falsifiés attribuant la victoire à Paul Biya lors du scrutin présidentiel du 12 octobre. Cette résistance lui aurait valu d’être ciblé par les forces de sécurité, dans un contexte où plusieurs témoins dénoncent déjà des pressions exercées sur les représentants de l’opposition au sein des commissions locales de vote.
Le Fsnc, formation dirigée par Issa Tchiroma Bakary, a revendiqué la victoire dans plusieurs circonscriptions avant que les chiffres officiels ne soient publiés. Depuis la fin du scrutin, de nombreuses alertes font état d’intimidations contre les mandataires et les scrutateurs ayant refusé d’endosser les résultats contestés. L’intervention de la Semil dans une affaire manifestement politique suscite de vives inquiétudes sur le respect des droits civiques et l’impartialité des forces de sécurité.
