Par Hajer Elina
Dans un climat post-électoral déjà tendu, le préfet d’Édea, Cyrille Abondo, a convoqué en urgence une réunion avec les leaders communautaires locaux, notamment ceux des communautés bamiléké, du Nord et anglophone. Selon plusieurs participants, l’autorité administrative leur aurait demandé de « sensibiliser leurs ressortissants à ne pas descendre dans la rue », alors que la colère gronde après la proclamation des résultats donnant Paul Biya vainqueur.
Ces communautés sont perçues comme les bastions les plus critiques vis-à-vis du pouvoir en place, plusieurs de leurs ressortissants ayant soutenu la candidature d’Issa Tchiroma Bakary. La démarche du préfet est interprétée par certains observateurs comme une tentative d’anticiper d’éventuelles mobilisations populaires face à ce qui est dénoncé par l’opposition comme un « énième hold-up électoral ».
Depuis l’annonce des résultats de la présidentielle du 12 octobre, le pays est traversé par des tensions latentes. Dans plusieurs villes, des forces de sécurité ont été déployées pour prévenir toute manifestation. Les appels au calme des autorités contrastent avec le sentiment d’injustice exprimé par une partie de la population, notamment dans les régions réputées proches de l’opposition. Cette réunion d’Édea illustre la nervosité du pouvoir face au risque d’une contestation nationale.
