Par Ilyass Chirac Poumie
Nouveau camouflet pour le processus électoral de 2025. Le Social Democratic Front (SDF) a annoncé, dans une correspondance datée du 18 octobre et adressée au président du Conseil constitutionnel, le retrait pur et simple de son recours en annulation partielle de la présidentielle du 12 octobre.
Le recours, déposé initialement le 15 octobre sous le numéro 230, dénonçait de nombreuses irrégularités, parmi lesquelles l’exclusion illégale des représentants du parti dans plusieurs bureaux de vote, le non-remplacement de plus de treize mille scrutateurs, la délocalisation de bureaux de vote à l’étranger ou encore l’implantation de certains bureaux dans des chefferies traditionnelles et des casernes militaires.
Dans sa lettre, le président du Sdf, l’Hon. Joshua Osih N., souligne également des fraudes massives observées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, déjà reconnues par la jurisprudence du Conseil constitutionnel lors d’élections précédentes. Il conclut en demandant que le Conseil prenne acte du retrait et procède à la clôture du dossier.
Ce geste intervient à la suite du retrait similaire opéré par le Pcrn, renforçant la perception d’un processus verrouillé et dépourvu de toute transparence. Pour plusieurs analystes, ces désistements traduisent un désaveu profond vis-à-vis de l’institution censée garantir la régularité du scrutin.
Le Conseil constitutionnel, présidé par Clément Atangana, fait face à une crise de crédibilité sans précédent. Accusé d’impartialité depuis plusieurs cycles électoraux, il est de plus en plus perçu comme un prolongement du pouvoir exécutif.
Après les contestations du Pcrn et du Sdf, d’autres formations envisageraient de se désolidariser d’un processus jugé inéquitable. Le retrait du Sdf, longtemps considéré comme une force d’opposition institutionnelle, marque un tournant symbolique dans la crise de légitimité qui entoure la réélection contestée de Paul Biya.
