Par Ilyass Chirac Poumie
La tension monte à mesure que s’approche la présidentielle camerounaise. Des cas de vandalisme visant des affiches du candidat Paul Biya ont été signalés dans plusieurs régions du pays. Dans le département des Bamboutos, à l’Ouest, des affiches géantes du président ont été lacérées dans la nuit de vendredi à samedi. À Maroua, dans l’Extrême-Nord, plusieurs jeunes ont été interpellés après avoir été surpris en train d’arracher des portraits du chef de l’État.
Des scènes similaires ont été rapportées à Douala et à Yaoundé, où des militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) affirment avoir dû remplacer des affiches endommagées par des inconnus. Les autorités locales parlent d’« atteinte à la propagande officielle » et préviennent que de telles actions constituent des infractions punissables par la loi électorale.
Du côté de l’opposition, certains acteurs politiques estiment que ces incidents traduisent le mécontentement d’une partie de la population face à la longévité du régime. Pour d’autres observateurs, ces actes isolés reflètent davantage un climat de crispation politique à la veille d’un scrutin décisif.
Âgé de 92 ans, Paul Biya brigue un nouveau mandat après plus de quatre décennies au pouvoir. Sa campagne s’appuie sur les structures locales du RDPC et sur un message de stabilité et d’expérience. Face à lui, plusieurs figures de l’opposition — dont Issa Tchiroma Bakary et Cabral Libii — multiplient les meetings et promettent une alternance politique. Les incidents liés aux affiches s’inscrivent dans un contexte de forte polarisation, alors que les appels au calme se multiplient dans tout le pays.
