Par René Mbarga
Jusqu’à présent, l’opposition camerounaise s’est murée dans un mutisme assourdissant; face à ce qui devrait pourtant être considéré comme une affaire de faux et usage de faux ; visant la plus haute autorité de l’État. Absent de Yaoundé depuis plusieurs semaines, on se demande toujours comment Paul Biya a pu continuer à signer des actes estampillés, comme l’ayant été fait depuis le siège des institutions du Cameroun. Après l’approbation du budget de l’État et la signature des décrets portant inscription de certains officiers et sous-officiers d’active sur les tableaux d’avancement; un observateur averti du landerneau politique sonne la charge. Dans un pays normal, le conseil constitutionnel serait déjà saisi pour constater la vacance du pouvoir.
Vérités immuables
Quatorze jours environ après la fin du sommet États-Unis- Afrique, la totalité des chefs d’État du continent qui avaient pris part à cette rencontre, ont regagné leurs pays respectifs. Sauf l’un d’entre eux. Comble des combles ; quoique hors du palais ; de nombreux textes portant la signature du Président du Cameroun que des indiscrétions disent malade et alité sont publiés voire estampillés “fait à Yaoundé“. Au vu et au su de tout le monde.
Sinon, quelle urgence y a t’il à approuver le budget de l’État du Cameroun, à partir de la confédération helvétique ? Y aurait il une intention sous-jacente de cacher des évidences au peuple camerounais relativement à la capacité de Paul Biya à assumer sa charge ?
Changement
En quittant le Cameroun pour Genève d’où il s’était envolé pour la capitale fédérale des Usa, l’absence remarquée des groupes de danse traditionnelle à l’aéroport international de Nsimalen avait laissé plus d’un camerounais pantois. Pour justifier celà, les thuriféraires du régime crurent bon de divulguer que c’est Paul Biya lui même qui avait dénié leur présence ; alors que les téléspectateurs de la Crtv avaient bel et bien flairé le coup, en voyant que l’homme du 06 novembre 1982 avait toutes les peines du monde à se mouvoir voire à se tenir sur ses deux jambes. Tout bien pensé, c’est ce qui motiva d’ailleurs le fait que la limousine présidentiel vint se garer au pied de l’échelle de coupé de l’aéronef.
Sauf à vouloir cacher la lune avec son petit doigt, la santé chancelante du successeur d’Ahmadou Ahidjo aujourd’hui âgé de presque 90 ans est un secret de Lapalisse. Les bouleversements imposés par le protocole d’État au cours de ses sorties du territoire voire de ses retours de l’étranger ont été faits pour le ménager. Si jamais Paul Biya parvient à prononcer son traditionnel message de fin d’année à partir du palais de l’unité ; il lui restera la très longue et fastidieuse cérémonie solennelle de réception des vœux aux corps constitués et autres diplomates accrédités à Yaoundé. Qui vivra verra…