Par Ilyass Chirac Poumie
C’est un tournant majeur dans la séquence postélectorale. Jean Michel Nintcheu, coordonnateur national de l’Alliance pour le Progrès du Cameroun (APC), a officiellement reconnu la victoire d’Issa Tchiroma Bakary à l’élection présidentielle du 12 octobre. Figure respectée de l’opposition et ancien député, Nintcheu a salué
« la volonté populaire clairement exprimée dans les urnes » et appelé les acteurs politiques à « respecter le choix souverain du peuple camerounais ».
Reste à savoir si cette déclaration engage uniquement sa responsabilité personnelle, celle de l’APC, ou s’inscrit dans une dynamique plus large de ralliement au sein d’un front recomposé d’opposants et de personnalités indépendantes. Car, au-delà du geste individuel, la portée politique de cette reconnaissance est considérable : elle conforte la légitimité institutionnelle et populaire d’Issa Tchiroma Bakary, tout en isolant un peu plus les tenants du statu quo.
Cette prise de position fait écho à d’autres soutiens récents venus d’acteurs politiques, militaires et civils, qui reconnaissent désormais la victoire d’ITB. Dans un contexte où les lignes bougent rapidement, la déclaration de Jean Michel Nintcheu pourrait bien marquer le début d’un basculement historique du rapport de forces politique au Cameroun.
Jean Michel Nintcheu, ancien cadre influent du Social Democratic Front (SDF) avant de fonder l’Alliance pour le Progrès du Cameroun (APC), s’est imposé comme l’une des voix les plus constantes de l’opposition radicale. Connu pour son franc-parler et son engagement en faveur des réformes institutionnelles, il a souvent critiqué la complaisance de certaines élites face au pouvoir en place.
Son soutien public à Issa Tchiroma Bakary s’inscrit dans une dynamique d’ouverture où plusieurs figures de l’opposition historique, d’anciens alliés du régime et des acteurs de la société civile convergent autour d’une même idée : la reconnaissance du verdict des urnes et la restauration de la souveraineté populaire. Cette reconnaissance symbolise ainsi le passage d’une opposition dispersée à un front républicain en voie de consolidation.
