Par Ilyass Chirac Poumie
Dans un ton inhabituellement direct, un leader d’opinion beti s’est exprimé pour dénoncer ce qu’il qualifie de « confiscation du pouvoir » par une poignée d’élites issues de la même région que le président sortant, Paul Biya. Selon lui, ces responsables politiques, économiques et administratifs instrumentaliseraient encore l’image du chef de l’État âgé de 93 ans pour conserver leurs privilèges.
« Paul Biya n’est plus là, il veut aller dans son village, mais ce sont les élites beti qui veulent le garder au pouvoir »,
a-t-il affirmé, citant nommément plusieurs figures du régime qu’il accuse de manipuler le système pour préserver leurs intérêts personnels.
Il fustige aussi « quarante-trois années d’affamement du peuple », pointant du doigt un système « de jouisseurs » et « de profiteurs » qui aurait détourné l’esprit initial du pouvoir reçu pacifiquement en 1982.
S’adressant directement aux jeunes et aux populations de sa communauté, l’orateur appelle à reconnaître que
« le pouvoir ne leur appartient pas à eux seuls »,
rappelant que le Cameroun est une nation diverse dont l’avenir doit se construire dans la justice et l’équité.
Cette sortie intervient dans un contexte postélectoral particulièrement tendu, où les divisions régionales et les accusations de manipulation politique se multiplient. La présidentielle du 12 octobre 2025 a révélé de profondes fractures internes au sein du Rdpc et des cercles de pouvoir traditionnels. Le silence du président Paul Biya, conjugué à la contestation croissante autour des résultats, alimente les spéculations sur une crise de succession désormais ouverte.
