Par Eric Boniface Tchouakeu
Il s’est agi au cours de cette réunion : de procéder à l’adoption du programme du parti et à l’investiture de son candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Les participants après avoir examiné le rapport du Comité de Choix du Candidat, « qui était un organe inclusif ayant les représentants de tous les courants du parti et des sympathisants », affirme le communiqué sans les nommer, ont adopté et rendu public le programme politique de l’UPC, et ont investi Dominique Yamb Ntimba, candidat officiel du parti à la présidentielle attendue cette année.
Il est important de relever que le communiqué est signé par Sylvestre Le Bell Nyeck, comme Secrétaire Général, et Rose Ndjie She, qui a présidé les travaux en qualité de Présidente de l’Upc.
C’est la deuxième tendance, ou faction de l’Upc qui a ainsi décidé d’investir un candidat au prochain scrutin présidentiel.
En janvier 2025, en marge de commémoration de l’assassinat de Ernest Ouandié, ancien dirigeant de l’Upc, et une des figures de proue ayant combattu pour l’indépendance du Cameroun, fusillé le 15 janvier 1971 à Bafoussam, le courant du parti dont Michel Eclador Pekoua se revendique Secrétaire Général a investi Jean Bayebeck comme son candidat à la présidentielle.
Entre temps, Pierre Baleguel Nkot, qui affirme aussi être le Secrétaire Général de l’UPC et Habiba Issa, la Présidente de cette autre faction, ont apporté leur soutien à l’avocat Akere Muna, candidat du parti Univers à la présidentielle.
Par contre l’ancien député de 2013 à 2020 Robert Bapooh Lipot, actuellement Président du Conseil d’Administration de la Société de Recouvrement des Créances du Cameroun (SRC), un établissement public, et qui estime aussi être le Secrétaire Général de l’UPC depuis 2012, a fait savoir que le courant qu’il dirige soutient la candidature du Président en poste, Paul Biya.
On attend encore de savoir quelle position prendra, les dirigeants de l’UPC dite « des fidèles » relativement au scrutin présidentiel à venir.
A l’évidence, bien que l’existence légale de l’UPC ne soit pas remise en cause, une confusion est régulièrement entretenue depuis le retour au multipartisme au début des années 1990, par l’Administration publique, et parfois au mépris des décisions de justice, sur la légalité de la direction compétente pour l’engager.
Cet état des choses a privé à plusieurs reprises de participation aux élections l’UPC, ou simplement la faction légale et légitime du parti. En 2013 par exemple, toutes les listes de l’Upc aux premières élections sénatoriales de l’histoire du Cameroun ont été rejetées parce qu’elles avaient été déposées par trois Directions différentes, toutes non reconnues par l’Administration.
Une situation presque similaire s’est reproduite lors des dernières élections législatives et municipales de février 2020.
Afin d’éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets en 2026, date de la tenue des prochains scrutins législatifs et municipaux, il serait important pour la Direction de l’Upc qui estime véritablement avoir la légalité, de présenter un candidat autonome du parti, à la prochaine présidentielle, pour obliger le Conseil Constitutionnel dont les décisions s’imposent à tous, y compris les autres juridictions et les administrations publiques, à dire autant que faire se peut , directement ou indirectement, qui doit légalement engager l’Upc.
Certes, cette possibilité existera aussi à l’occasion des régionales normalement attendues en décembre 2025, mais il serait loisible pour la « vraie » direction du parti de mettre à profit la présidentielle, scrutin le plus important au Cameroun, qui doit avoir lieu entre septembre et octobre, afin de disposer davantage de marge de manœuvre.
Dans ce sillage, cette direction ne doit pas avoir peur de perdre les 30 millions nécessaires pour cautionner une candidature à la présidentielle, somme remboursable uniquement si le candidat réuni au moins 10% des suffrages.
Toujours dans le but d’atteindre le même objectif, l’Upc devrait d’abord présenter son propre candidat à la présidentielle, même si ce dernier une fois sa candidature validée, est amené à se retirer au profit d’une autre personne dans le cadre d’une alliance politique.
La seule certitude qu’on a pour l’instant, est que plus d’un candidat ne pourra compétir aux couleurs du parti historique au prochain scrutin présidentiel.