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Avec Alexis Mouliom NJIVAH
Né vers 1938 à Ngwen-Paloum dans la périphérie de Foumban, cette personnalité a marqué de ses empreintes la vie publique de sa cité, mais également de son Département, le Noun, et de son pays, le Cameroun.
Acteur politique, Magistrat Municipal
Mars 1984. Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) naît à Bamenda. Le Chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA, en est le Président. Ce parti est doté d’un Comité Central et d’un Secrétariat dont les membres sont désignés par la même occasion, parmi l’élite politique nationale. NJIVAH MOUCHILI Zacharie, alors âgé de 46 ans, fait partie du casting. Il est élu Membre Titulaire du Comité Central du RDPC et nommé Secrétaire Administratif Adjoint au sein de cette instance. Ainsi participera-il, des années durant, à l’administration du parti au pouvoir au sommet. Couronnement d’une carrière politique qu’il l’aura débutée comme 1er Secrétaire de la Sous-Section UNC de Malantouen en 1966, avant d’être propulsé Secrétaire Permanent de la Section Départementale UNC du Noun.
Des années plus tard, en 1992, une autre impulsion du destin se produit. Sa Majesté le Sultan NJIMOLUH NJOYA Seidou, Roi des Bamoun et mythique Maire de la Commune Urbaine de Foumban depuis 1958, tire sa révérence. Le témoin est passé à son collaborateur de longue date, NJIVAH MOUCHILI Zacharie, qui devient ainsi le Premier Magistrat de la Cité des Beaux-Arts. Couronnement d’une carrière municipale entamée en 1977 comme Deuxième Adjoint au Maire, et rehaussée en 1982 lorsqu’il devient Premier Adjoint au Maire. Au sein de l’exécutif municipal de cette ville historique, le serviteur NJIVAH a accompli une œuvre. Il a contribué, aux Côtés du Sultan NJIMOLUH Seidou, à ouvrir et entretenir des routes et des ponts à travers les quartiers, à ériger et alimenter des bornes fontaines, à équiper la Commune de bennes et d’une pelle chargeuse, à bâtir l’immeuble de l’Hôtel de Ville de Foumban, à créer et lotir le quartier résidentiel Foumban II, entre autres. En 1996, dans le jeu des mécanismes démocratiques, il passe le témoin au Dr Adamou NDAM NJOYA à la tête de la Commune Urbaine de Foumban.
Acteur traditionnel et culturel
Dans un autre pan de son itinéraire pluriel, NJIVAH MOUCHILI Zacharie aura été un acteur traditionnel et culturel remarquable. Il ne pouvait en être autrement, pour un personnage si proche du Roi des Bamoun. En 1985, Sa Majesté le Sultan NJIMOLUH Seidou l’implique dans l’organisation des manifestations marquant l’inauguration de Palais Royal de Foumban rénové. NJIVAH Zacharie se voit confier des aspects vitaux des préparatifs de cet évènement mémorable, dont il assure la coordination avec Son Altesse Rabiatou NJOYA.
Des années plus tard, lorsque l’assemblée traditionnelle du Nguon reprend définitivement droit de cité, en 1993/1994, le serviteur NJIVAH en est l’un des acteurs clés du dispositif d’organisation. La considération dont il a été l’objet auprès du Sultan NJIMOLUH Seidou lui est renouvelée par le Sultan Ibrahim MBOMBO NJOYA. NJIVAH MOUCHILI Zacharie est nommé Président du Comité National d’Organisation du Nguon pour les éditions 2004 et 2006. C’est sous sa présidence que la toile des Comités de la diaspora qui mobilisent les Bamoun de l’extérieur pour le Nguon, a été laborieusement tissée.
En 2006, NJIVAH Zacharie en qui la confiance royale est constante, est nommé Chef de Cabinet de Sa Majesté Ibrahim MBOMBO NJOYA, par les bons soins de ce dernier. Il occupera ce poste jusqu’à son extinction en 2008. Quotidiennement, on le verra traverser la cour du Palais de Foumban d’un pas mesuré, pour aller murmurer aux oreilles du Roi.
Acteur éducatif à la source
Tout aura commencé par l’activité éducative. C’est ce noble métier constructeur de l’homme et des hommes que NJIVAH MOUCHILI Zacharie a embrassé et exercé d’entrée de jeu. Pour y parvenir, il aura suivi sa formation scolaire à Foumban, et puis à l’Ecole Principale de Bafia où il a obtenu son Certificat d’Etudes Primaires et Elémentaires (CEPE). Cet élan se poursuit au Collège Mazenod de Ngaoundéré où il se procure son Brevet d’Etudes (BE), sous l’encadrement de Mgr Yves PLUMEY et du Révérend père LEMOINE qui l’ont entouré d’une attention quasi paternelle.
Ainsi éduqué, il devient à son tour éducateur, dès son retour dans son Noun Natal. Maître Communal, il exerce à Malantouen et puis à Njichom dans la périphérie de Foumban. Il y forme de nombreux jeunes camerounais qui, pour beaucoup, ont émergé, pour témoigner de son œuvre formatrice.
En somme, l’activité éducative et la pratique de la politique sont des moules qui ont forgé l’homme cultivé et policé que fût NJIVAH MOUCHILI Zacharie. Un esprit rigoureux obsédé de la méthode. Un serviteur honnête et loyal qui s’est privé de fortune personnelle. Un pacifiste qui excluait l’option de la force. Un amoureux de la lecture qui a sans cesse cultivé son âme. Un rédacteur de génie qui maniait admirablement les belles lettres, de sa belle plume de calligraphe.
Sans doute dira-t-on que le regard d’une progéniture sur son parent est forcément laudateur et dithyrambique. Mais, ces propos sur NJIVAH MOUCHILI Zacharie, relatés par son continuateur, ne s’éloignent point de la réalité.
Repose en paix, cher père.
