Par Joseph OLINGA N.
C’est un calendrier délibèrement fuité du courrier de la présidence de la République qui est largement partagé sur les plateformes électroniques ce 1er juillet. Le document porte en intitulé “Rencontres avec les membres du gouvernement et les parlementaires dans la perspective de l’élection présidentielle d’octobre 2025.” Des rencontres qui doivent se tenir entre le 02 et le 08 prochain.
Selon les explications fournies aux journalistes et aux lanceurs d’alertes, ces rencontres ont pour objectif de coordonner la stratégie du président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Paul Biya, dans la perspective de l’élection présidentielle 2025. La certitude qui apparait dans les différents récits est que aucun des invités au Palais de l’Unité ne verra le président qui aspire aller à la conquête des suffrages. Pis, en lieu du Comité central du R ou du bureau politique du Rdpc, habilité à mener ce type de concertation, c’est le secrétaire général de la présidence de la République dont la mission n’est celle énoncée qui procède aux consultations au nom du Rdpc.
Hasard de calendrier? Difficile d’y croire. La convocation des parlementaires et autres ministres intervient au lendemain d’une série de révélations d’un ministre démissionnaire qui affirme sans ambages que le président ne gouverne plus. Pis, que deux groupes au sein du pouvoir s’affairent pour s’emparer du pouvoir occupé par le président que le ministre Issa Tchiroma assimile à un “autiste”.
Les consultations engagées par le Secrétaire général de la présidence de la République qui excluent déjà les instances dirigeante du parti présidentielle habilitées mettent au banc les cadres de proximité du Rdpc ainsi qu’une base qui entend donner son avis dans la perspective prévue au mois d’octobre prochain.
L’affaire est telle que de nombreux militants ne réchignent plus à exprimer le voeu de voir le chef de file du Rdpc passer la main. A défaut, se confronter à un vote pour obtenir la légitimité lui permettant de représenter le Rdpc à l’election présidentielle.
Le débat est prégnant au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais au point où un élu local a porté l’affaire par devant les tribunaux. Question de contraindre le président à lâcher du lest. A défaut à se conformer aux règles régissant le fonctionnement du Rdpc.
A l’observation, la manoeuvre initiée au Palais de l’Unité du 02 au 08 juillet prochain a pour objectif de faire la démonstration d’un chef d’Etat actif et à l’écoute d’une base qui n’est curieusement pas prise en compte dans le casting annoncé au palais présidentielle.
Dans les faits, l’on y voit aussi une volonté de légitimer la candidature d’un président absent de l’espace public en excluant les instances légitimes du Rdpc, habilité à donner mandat au candidat du parti pour l’élection présidentielle.
En outre, les observateurs de la scène politique camerounaise peuvent remarquer que les consultations organisées et encadrées par le secrétaire général intervient au moment où le calendrier électoral commande la convocation du corps électoral. Une exigence à tenir entre le 05 et le 12 juillet courant.