Par Joël Onana, avec afp
Investir aux États-Unis sans pour autant perdre le fruit d’années de travail en Chine : c’est l’exercice d’équilibriste auquel se prêtent les entreprises sud-coréennes Samsung Electronics et SK Hynix, deux acteurs clés du secteur des semi-conducteurs. Samsung construit en ce moment une méga usine à plus de 25 milliards de dollars aux Texas, tandis que son concurrent compte miser 15 milliards de dollars dans le marché des puces électroniques aux États-Unis.
Mais pour bénéficier des subventions américaines prévues par le « Chips Act », il est interdit d’augmenter de plus de 5% ses capacités de fabrication de semi-conducteurs dans un nombre de pays jugés « préoccupants » par Washington. La Chine fait partie de la liste et Séoul a donc demandé que le chiffre soit relevé à 10% pour ne pas faire peser un « poids déraisonnable » sur des entreprises qui investissent aux États-Unis.
Les usines chinoises des deux géants sud-coréens représentent une part importante de leur production, d’autant que la décision de Pékin d’interdire les produits de l’entreprise de semi-conducteurs Micron dans certains secteurs offre une opportunité intéressante pour SK Hynix et Samsung Electronics. Les deux entreprises sud-coréennes pourraient ainsi récupérer des parts de marché du fabricant américain un Chine.