Par Sandra Embollo avec Afp
Nicola Sturgeon est visée par une enquête sur le financement de son parti politique, le Parti national écossais (Snp), ont annoncé des médias britanniques. Cette arrestation porte un nouveau coup au Parti national écossais (Snp), affaibli depuis le départ-surprise de sa charismatique dirigeante, restée huit ans au pouvoir.
“
a-t-elle martelé.Le fait de me retrouver dans la situation où j’étais aujourd’hui, bien que je sois convaincue de n’avoir commis aucun délit, est à la fois un choc et très angoissant, a-t-elle déclaré dans un communiqué à l’issue de son interrogatoire.Je sais, sans l’ombre d’un doute, que je suis innocente de tout acte répréhensible.”
Plus tôt, la police écossaise avait annoncé l’arrestation
d’une femme de 52 ans […] en tant que suspecte dans le cadre de l’enquête en cours sur le financement et sur les finances du Parti national écossais
. Mme Sturgeon a été interrogée sous le régime de la garde à vue pendant environ sept heures et relâchée en attendant de nouveaux développements, a indiqué la police.
Série d’arrestations
Selon une porte-parole de Nicola Sturgeon, citée par l’agence PA, l’ancienne dirigeante s’est rendue de son plein gré à un entretien avec la police, au cours duquel elle devait être arrêtée et interrogée
. Nicola a toujours dit qu’elle coopérerait à l’enquête […] et elle continue de le faire
, a poursuivi cette porte-parole.
Des perquisitions ont été effectuées dans plusieurs propriétés, notamment au domicile de Nicola Sturgeon et de son époux, Peter Murrell, où une tente de police a été installée dans le jardin, ainsi qu’au siège du Snp à Édimbourg, selon l’agence PA. Début avril, Peter Murrell, qui était jusqu’à la mi-mars directeur général du Snp, avait été arrêté dans le cadre de cette enquête avant d’être remis en liberté le soir même sans poursuites.
Quelques jours plus tard, c’est le trésorier du parti, Colin Beattie, qui avait été interpellé. Il avait lui aussi été relâché sans que des charges soient retenues contre lui.
Les investigations portaient alors notamment sur l’utilisation de dons de 600 000 livres sterling – plus d’un million de dollars – collectés ces dernières années en vue d’organiser un nouveau référendum sur l’indépendance, projet dans l’impasse face au rejet de Londres. Les médias ont également évoqué des questions sur un prêt qu’il aurait versé au parti.
Démission-surprise
Après huit ans à la tête de l’Écosse et au total 15 ans à des postes de responsabilités au sein du pouvoir local, Nicola Sturgeon a annoncé à la mi-février sa démission à la surprise générale, expliquant manquer d’énergie. Pendant toutes ces années au pouvoir, elle a porté le combat indépendantiste avec détermination.
Le parti, affaibli par ce départ, est aussi sorti divisé de la campagne interne qui a abouti en mars à la nomination comme premier ministre de Humza Yousaf, 38 ans. Le dirigeant, premier de confession musulmane à la tête d’une des nations constitutives du Royaume-Uni, est considéré comme l’incarnation de la continuité après Mme Sturgeon avec une ligne progressiste sur les questions sociales et une sensibilité de gauche sur l’économie.
Sur les ondes de la Bbc, Humza Yousaf a répété dimanche matin qu’il serait le leader qui [veillerait] à ce que l’Écosse devienne une nation indépendante
.
Toutefois, le combat pour l’indépendance, un temps relancé par le Brexit et par l’impopularité des gouvernements conservateurs successifs à Londres, semble dans l’impasse. La Cour suprême a rejeté la volonté d’Édimbourg d’organiser un nouveau référendum sans l’accord de Londres après le vote qui avait abouti à la victoire du non à 55 % en 2014.