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Par Sandra Embollo
Un drame qui vient ternir la grande parade voulue par Donald Trump. Les forces de l’ordre du Minnesota, dans le nord des Etats-Unis, sont à la recherche ce samedi 14 juin d’un individu suspecté du meurtre d’une élue démocrate, Melissa Hortman, et de son mari. L’homme a aussi blessé par balles le sénateur John Hoffman et son épouse. Libé fait le point sur ce que l’on sait du drame et de l’enquête en cours.
Que s’est-il passé ?
Les deux élus démocrates du Minnesota ont été visés, ainsi que leurs conjoints, par des coups de feu à leurs domiciles respectifs dans la banlieue nord de Minneapolis : John Hoffman dans la ville de Champlin, et Melissa Hortman à Brooklyn Park. L’homme qui a tiré se faisait passer pour un policier, selon les autorités.
Vers deux heures du matin samedi, le tireur a d’abord visé le sénateur local John Hoffman et sa femme. Tous deux «ont été touchés par de nombreux tirs», sont gravement blessés et ont été opérés à l’hôpital, mais «nous sommes raisonnablement optimistes sur le fait qu’ils vont survivre à cette tentative d’assassinat», a encore déclaré le gouverneur.
Ensuite, vers 3 h 30 du matin, en allant vérifier, par précaution, le domicile de Melissa Hortman à proximité, la police est tombée sur le tireur, qui a «immédiatement tiré sur eux», a déclaré à la presse Drew Evans, patron du bureau d’enquête du Minnesota. «L’individu a réussi à s’échapper durant cet échange de tirs», a-t-il ajouté.
Melissa Hortman, 55 ans, était une élue de première importance de la Chambre des représentants du Minnesota depuis 2004 et en était son ancienne présidente. Elle et son mari Mark étaient les parents de deux enfants.
Où en est l’enquête ?
Les forces de l’ordre disposent de «toutes les ressources de l’Etat du Minnesota derrière elles» pour retrouver le suspect, a assuré le gouverneur de l’Etat sur son compte X, alors que l’individu, en fuite, est activement recherché. Une chasse à l’homme impliquant des centaines de policiers est en cours. La ministre de la Justice des Etats-Unis, Pam Bondi, a de son côté annoncé que la police fédérale, le FBI, était sur place. A 5 h 30 du matin (12 h 30 heure française ce samedi), une alerte a été envoyée aux habitants par la police de Brooklyn Park déclenchant un confinement dans la ville et aux alentours. Le Sheriff du comté de Hennepin a quant à lui confirmé qu’une enquête était en cours, menée par l’agence de Brooklyn Park. Il est encore trop tôt pour identifier le mobile du crime, a déclaré samedi après-midi Drew Evans.
Que sait-on du suspect ?
La police a identifié samedi après-midi Vance Boelter, «un homme blanc de 57 ans» comme le suspect principal. D’après les autorités, il a les cheveux bruns et portait samedi matin un gilet pare-balles noir par-dessus une chemise bleue, ainsi qu’un pantalon bleu. Il doit être considéré comme «armé et dangereux», a affirmé à la presse Drew Evans, patron du bureau d’enquête du Minnesota, demandant aux habitants d’aider la police à le retrouver, tout en restant prudents. «Il a été vu pour la dernière fois [samedi] matin avec un chapeau de cow-boy clair», a-t-il ajouté, photo à l’appui.
Il s’est enfui à pied et a laissé sa voiture derrière lui. Un manifeste identifiant de nombreux élus et officiels y a été retrouvé, selon le chef de la police de Brooklyn Park. On ignore encore son contenu précis, mais la sécurité a été renforcée pour des élus présents sur la liste du suspect, selon la police du Congrès à Washington. Des tracts portant le nom des manifestations anti-Trump, «No Kings», se trouvaient également dans le véhicule.
Quelles réactions ?
Donald Trump, qui a lui même échappé en juillet dernier à une tentative d’assassinat lors d’un meeting de campagne en Pennsylvanie, a rapidement condamné dans un communiqué une attaque «terrible». De son côté, sa ministre de la Justice Pam Bondi a insisté sur le fait que «cette horrible violence politique ne sera pas tolérée». Lors d’une conférence de presse, le gouvernement Tim Walz a dénoncé «un acte délibéré de violence politique» : «Un discours politique apaisé est au fondement de notre démocratie. Nous ne réglons pas nos conflits à coups de pistolet.»
