Par Sandra Embollo
Le président américain Donald Trump a annoncé lundi qu’il comptait imposer des droits de douane sur les produits agricoles entrant aux Etats-Unis à compter du 2 avril, visant une nouvelle catégorie de produits après la sylviculture, l’acier et l’aluminium. Dans un message posté sur son réseau social Truth Social, Donald Trump a invité “les grands agriculteurs des Etats-Unis” à se préparer à “produire beaucoup plus de produits agricoles pour les vendre à l’intérieur des Etats-Unis. Des produits importés seront taxés le 2 avril”.
Il pourrait toutefois hésiter quand il faudra formaliser. Car la perspective des droits de douane commence à inquiéter les Américains, tant les consommateurs que les entreprises. Fin février, deux indices de confiance des consommateurs ont plongé, plombés par la crainte d’un rebond de l’inflation. Celle-ci peine à revenir vers les 2% visés par la Réserve fédérale (Fed) et a même progressé légèrement fin 2024. Une donnée essentielle, alors que le président américain doit principalement sa victoire à sa promesse de faire baisser les prix et d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages.
Un risque de répliques
Lundi, la publication de l’indice Ism de la production industrielle s’est accompagnée de commentaires pointant la crainte, dans un certain nombre d’industries, de voir les droits de douane devenir une nouvelle réalité. “Les hausses de prix se sont accélérées en raison des droits de douane, ce qui a entraîné des retards pour passer de nouvelles commandes, des arrêts de livraison de la part des fournisseurs et des répercussions sur les inventaires”, a notamment souligné Timothy Fiore, un responsable de l’Ism. Industriels de la chimie, des transports, des machines outils ou encore de l’agroalimentaire… Tous commencent à mentionner de plus en plus ouvertement l’impact des droits de douane sur leur activité. D’autant qu’existe le risque de voir le Canada et le Mexique répliquer.
“S’il y a des droits de douane, nous aurons une réponse forte, sans équivoque et proportionnée”.
a ainsi prévenu le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.
“Quelle que soit la décision, nous avons un plan. Nous avons un plan A, un plan B, un plan C et un plan D”, a de son côté assuré la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum.