Par Arlette Akoumou Nga avec Reuters
Le dossier de l’armée contre King, qui n’a pas été rapporté auparavant, comprend huit chefs d’accusation distincts en vertu du Code uniforme de justice militaire, ouvrant ainsi une bataille juridique importante pour le soldat de 23 ans après sa libération de détention nord-coréenne en septembre.
L’armée n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. Dans une déclaration fournie par un porte-parole de la famille, la mère de King, Claudine Gates, a exprimé son amour inconditionnel et a demandé que son fils « bénéficie de la présomption d’innocence ». “L’homme que j’ai élevé, l’homme que j’ai déposé au camp d’entraînement, l’homme qui a passé les vacances avec moi avant le déploiement ne buvait pas”, a déclaré Gates. “Une mère connaît son fils et je crois que quelque chose est arrivé au mien pendant qu’il était déployé. L’armée a promis d’enquêter sur ce qui s’est passé au Camp Humphreys et j’attends les résultats.”
Pendant des semaines, l’armée américaine a reporté la question de savoir si King ferait l’objet de mesures disciplinaires, affirmant que sa priorité était de garantir que le soldat reçoive les soins appropriés après avoir été détenu pendant deux mois par la Corée du Nord. Sa libération par la Corée du Nord en septembre fait suite à des semaines de négociations en coulisses qui ont conduit le gouvernement suédois à récupérer King en Corée du Nord et à le faire traverser la frontière avec la Chine pour qu’il soit remis à l’ambassadeur américain.
King a été transporté par avion vers un hôpital militaire au Texas le 28 septembre pour des évaluations médicales, notamment pour sa santé mentale. Les détails sont encore rares sur le traitement réservé à King lors de sa détention en Corée du Nord et le soldat n’a pas expliqué publiquement pourquoi il a fui vers l’un des pays les plus reclus au monde le 19 juillet. Mais l’acte d’accusation de l’armée l’accuse de larges fautes avant cet incident, notamment une tentative d’évasion de la garde militaire américaine en octobre 2022.
King a été accusé d’avoir sollicité un utilisateur de Snapchat en juillet 2023 pour « produire sciemment et volontairement de la pornographie juvénile ». Il a également été accusé de possession de pédopornographie. Il a également été accusé d’insubordination pour avoir quitté sa base après le couvre-feu et avoir consommé de l’alcool en violation des règlements de l’armée. La famille de King a embauché une équipe juridique pour le défendre, parmi laquelle figure Franklin Rosenblatt, qui a été l’avocat principal de la défense militaire lors de la procédure en cour martiale contre Bowe Bergdahl, a déclaré le porte-parole de la famille, Jonathan Franks, dans un communiqué. Bergdahl était un sergent de l’armée détenu pendant cinq ans par les talibans après avoir quitté son poste en Afghanistan en 2009. “Je suis reconnaissante envers l’équipe juridique extraordinaire qui représente mon fils et j’ai hâte que mon fils passe sa journée au tribunal”, a déclaré la mère de King, Claudine Gates, dans son communiqué. King, qui a rejoint l’armée en janvier 2021, avait fait face à deux allégations d’agression en Corée du Sud. Il a plaidé coupable d’agression et de destruction de biens publics pour avoir endommagé une voiture de police lors d’une tirade grossière contre des Coréens, selon des documents judiciaires.
Au lieu de payer une amende, King a opté pour plus d’un mois de détention en Corée du Sud. King devait déjà faire l’objet de mesures disciplinaires aux États-Unis après sa libération de détention en Corée du Sud. Il était sur le chemin du retour lorsqu’il s’est échappé de l’aéroport international de Séoul et s’est rendu à une visite civile de la zone frontalière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Ensuite, King a traversé la frontière en courant vers la Corée du Nord. Il a été immédiatement placé en garde à vue en Corée du Nord. La troisième accusation portée contre King était la désertion. L’armée a déclaré que King avait quitté l’armée en Corée du Sud avec l’intention de rester à l’écart définitivement “et qu’il est resté absent en désertion jusqu’au 27 septembre 2023 ou vers cette date”.
