Par Arlette Akoumou Nga
Luigi Mangione, accusé d’avoir assassiné en décembre à New York le patron du plus gros assureur santé américain pour se venger des dérives de ce secteur, a plaidé vendredi non coupable d’homicide devant un tribunal fédéral de Manhattan. La ministre américaine de la Justice Pam Bondi a publiquement demandé aux procureurs fédéraux chargés de l’affaire de requérir la peine de mort contre le jeune homme, meurtrier présumé de Brian Thompson, tué par balles dans une rue de Manhattan le 4 décembre.
Issu d’une famille aisée de Baltimore (Maryland), ingénieur informatique, Luigi Mangione est devenu, malgré les faits qui lui sont reprochés, un héros chez certains critiques du système de santé américain. Les images, captées par des caméras de vidéosurveillance, de l’assassinat de sang-froid du patron de 50 ans, marié et père de deux enfants, ont fait le tour du monde. Incarcéré à New York
Basé à Minnetonka (Minnesota), Brian Thompson était à New York pour assister à une conférence de son groupe, UnitedHealth, dédiée aux investisseurs dans un hôtel du centre de Manhattan. Il dirigeait la branche santé d’UnitedHealth, UnitedHealthcare, depuis 2021. Elle assure plus 52 millions de personnes et travaille avec des programmes gouvernementaux tels que Medicare, le système américain d’assurance-santé des seniors.
Luigi Mangione a été interpellé le 9 décembre dans un restaurant McDonald’s d’Altoona (Pennsylvanie), après cinq jours de cavale. Il a été transféré à New York mi-décembre, où il est détenu actuellement dans l’attente de son procès. Quatre chefs d’accusation ont été retenus contre lui pour homicide, port d’armes et avoir traqué un individu.
À la différence de l’État de New York, l’État fédéral n’a pas aboli la peine de mort. Quelque 16 personnes ont été exécutées après condamnation fédérale en une cinquantaine d’années, la majorité au cours du premier mandat de Donald Trump.