Par Sandra Embollo
«Elle était une étoile brillante dans nos vies. » Face à la répugnante « chasse à la sorcière » dans laquelle l’Amérique s’était lancée et les fausses informations relayées jusqu’au sommet de l’État après la collision entre avion d’American Airlines et un hélicoptère de l’armée, un Blackhawk, au-dessus de l’aéroport de Washington, l’armée a finalement décidé de révéler l’identité de la pilote de leur appareil. Une décision prise en accord avec sa famille, qui se dit « dévastée par la perte de [sa] bien aimée Rebecca » dans un communiqué transmis à la presse américaine.
Rebecca M. Lobach, 28 ans, était originaire de Durham, en Caroline du Nord. Entrée dans les rangs de l’armée en décembre 2018, elle était devenue « officier d’aviation » en juillet 2019. Elle avait depuis décroché le grade de « capitaine », reçu de nombreuses distinctions et était désormais affectée au 12e bataillon d’aviation à Fort Belvoir, en Virginie, après avoir travaillé au sein de la Maison-Blanche sous le mandat de Joe Biden. Elle y travaillait comme « assistance sociale » et avait escorté Ralph Lauren le 5 janvier dernier lorsque celui-ci a reçu la Médaille présidentielle de la liberté, retrace Cbs News.
Au moment du drame, Rebecca M. Lobach affichait plus de 450 heures de vol après avoir obtenu sa certification de pilote commandant de bord sous la direction des « pilotes les plus expérimentés et les plus gradés de son bataillon », assure sa famille. Elle effectuait alors « un entraînement annuel de routine aux vols de nuit sur un corridor standard pour assurer la continuité de la mission gouvernementale », a précisé le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth.
« Le monde ne sera plus le même sans toi »
« Rebecca était une guerrière et n’hésitait pas à défendre son pays au combat. Rebecca était beaucoup de choses. Elle était une fille, une sœur, une partenaire et une amie. Elle était une servante, une soignante, une défenseure. Mais surtout, elle aimait et était aimée. Sa vie a été courte, mais elle a fait une différence dans la vie de tous ceux qui l’ont connue », pleure sa famille dans le communiqué. « Elle était une étoile brillante dans nos vies. »
« Rebecca était brillante, courageuse, une pilote talentueuse », abonde Davis Winkie, reporter à Usa Today et ami de la victime, sur X (anciennement Twitter). « Elle a joué un rôle crucial en m’aidant à traverser les périodes les plus difficiles de ma vie personnelle. Je lui dois beaucoup », poursuit-il, glissant que la jeune femme s’était distinguée en tant que joueuse de basketball à l’université, où elle a étudié la biologie. « Tu nous manques tellement, Rebecca. Ce monde ne sera plus le même sans toi », conclut-il.
Auprès d’Abc News, son ami le capitaine Bilal Kordab a, lui, souhaité revenir sur la polémique lancée par Donald Trump en étrillant, sans aucune preuve, les programmes « Diversité, Égalité, Inclusion » (« DEI »), un ensemble d’initiatives destinées à promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion sur le lieu de travail, comme une cause possible de l’accident. « J’espère que les gens pourront voir Rebecca au-delà de l’aspect politique de toute cette situation, de sa race et de son sexe, a-t-il exprimé. J’espère qu’on se souviendra davantage d’elle pour l’impact qu’elle a eu sur la vie des autres. »
Lui, en tout cas, se souviendra de Rebecca M. Lobach comme cette amie qui lui cuisinait des bagels et se plaisait à partager ses lectures, notamment sur la méditation et la psychologie. Une Américaine qui avait à cœur de « servir son pays » et « si fière d’être aux commandes de son hélicoptère ». Mais aussi une militaire engagée, tout particulièrement auprès du Sharp, le programme de prévention et de réponse au harcèlement et aux agressions sexuelles dans l’armée. Et le capitaine Bilal Kordab insiste : « Rebecca a mérité sa place dans cet avion. Elle était exceptionnelle et elle méritait d’être là. »