Par Sandra Embollo
«Il y a de gros contrats qui s’en viennent avec le Massachusetts puis avec New York et je n’exclus rien, même la possibilité, dans ces contrats-là, d’augmenter le prix», a lancé le premier ministre caquiste lors d’un passage dans Terrebonne en vue de l’élection partielle la semaine prochaine.
À terme, Hydro-Québec doit livrer 9,5 térawattheures à Boston durant 20 ans et 10 térawattheures vers New York sur 25 ans, soit 10% de sa production actuelle.
Quelques heures plus tôt, son homologue ontarien, Doug Ford, a annoncé une surtaxe de 25% sur l’électricité de sa province, qui alimente 1,5 million de foyers dans les États du Minnesota, du Michigan et de New York. Cette mesure de représailles pour les droits de douane imposés par le président Donald Trump s’appliquera via le marché des échanges instantanés («spot») à travers lequel les États se fournissent mutuellement de la puissance électrique en fonction des besoins. Celui qu’on surnomme désormais «Capitaine Canada» n’exclut pas non plus de couper carrément l’alimentation en électricité aux Américains.
Pas dans l’immédiat
Du côté québécois, toutefois, les livraisons vers la Nouvelle-Angleterre et New York ne débuteront pas avant l’an prochain.
En raison des faibles surplus actuels, le Québec exporte peu sur le marché «spot».
Il faudra donc être patient avant de pouvoir en faire une arme dans la guerre tarifaire déclenchée par les États-Unis. En attendant, François Legault mise surtout sur les exportations d’aluminium, dont la valeur est bien plus importante. Cela représente 9 milliards $ annuellement, souligne le premier ministre.
«On fournit 60% de l’aluminium aux États-Unis. Donc c’est impossible pour les États-Unis de nous remplacer», dit-il.