Par Arlette Akoumou Nga
Mohamed Amra est arrivé en France ce mardi 25 février en fin d’après-midi, après son extradition depuis la Roumanie. Le narcotrafiquant de 30 ans, interpellé le 22 février à Bucarest, a atterri à 18 h 17 (Gmt+1) sur la base aérienne de Villacoublay (Yvelines), à bord d’un avion Falcon spécialement affrété pour son transfert, selon des sources concordantes.
Selon une source proche du dossier citée par la presse française, Amra devait être présenté immédiatement à des magistrats parisiens en vue de sa mise en examen et de son placement en détention provisoire
Sa remise aux autorités françaises s’est faite “extrêmement rapidement”, comme l’avait anticipé la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, plus tôt dans la journée. Malgré un recours contre son extradition, la justice roumaine avait jugé cette décision “définitive” et irrévocable.
L’arrestation de Mohamed Amra à Bucarest a marqué un tournant dans l’enquête sur son évasion spectaculaire du 14 mai 2024, au péage d’Incarville, dans l’Eure. Ce jour-là, une attaque d’une rare violence, menée par des hommes lourdement armés contre un convoi de l’administration pénitentiaire, avait permis son extraction. Deux surveillants avaient été tués et trois autres blessés lors de l’opération criminelle.
Depuis son interpellation, les enquêteurs français ont procédé à de nombreuses arrestations. Au total, 24 personnes ont été placées en garde à vue, dont 14 au cours des derniers jours. Certaines ont été appréhendées au Maroc et en Espagne, d’autres extraites de détention en France.
D’après Bfmtv, Amra se trouvait en Roumanie dans l’attente d’une opération de chirurgie esthétique destinée à modifier son apparence. Il espérait ainsi éviter d’être identifié avant de s’envoler pour la Colombie, où il comptait poursuivre sa cavale.
Déjà connu des services de police et de justice pour tentative d’homicide et diverses infractions graves, il était considéré comme un détenu particulièrement dangereux. Deux jours avant son évasion, il avait tenté de scier les barreaux de sa cellule, ce qui lui avait valu un placement en quartier disciplinaire sous haute surveillance.
Avec son retour en France, les autorités espèrent obtenir des éléments cruciaux sur les complicités et le financement de sa cavale, afin de démanteler le réseau qui l’a aidé à disparaître pendant plus de neuf mois.