Par Serge Aimé BIKOI
Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) se positionne, d’emblée, comme le Messager de l’unité structurelle du pays, autrement dit de l’articulation de toutes les communautés camerounaises, en même temps qu’il se positionne comme le messager de l’unité ontologique du pays parce que en nous, coulent le même sang, le même souffle et le même esprit. Partant de ce positionnement initial, Maurice Kamto invite les Camerounais à ne pas écouter les sirènes de la division. L’homme politique souligne que nous pouvons avoir des différends, des divergences de vue, voire des interactions conflictuelles violentes, mais n’oublions jamais “qu’une maison divisée est toujours une maison perdue”. Il illustre, par exemple, qu’il y a eu beaucoup de cas de violence de par et d’autres, mais nous devons être en mesure de transcender cela, en diffusant le message du pardon. M. Kamto clame, haut et fort, qu’il a, lui-même, surmonté les formes de violences dont il a été victime depuis la période post-électorale de 2018. C’est pourquoi il invite les Camerounais de la diaspora à en faire pareille. L’opposant camerounais réitère que si le peuple camerounais l’honore, en faisant de lui le président de la République, il lui fait la promesse que rien, absolument rien n’arrivera à l’actuel chef de l’État et à sa famille tant il n’a pas le temps pour la haine, mais il a le temps pour bâtir le Cameroun avec chacun de ses enfants.
Par la suite, M. Kamto engagé une opération de séduction des compatriotes. En effet, si jamais le leader national du Mrc est élu à la tête de l’État du Cameroun, il entreprendra d’établir la binationalité, voire la plurinationalité pour une diaspora de qualité, car la diaspora doit être, explique-t-il, au cœur du processus de développement du Cameroun. L’homme croit donc à l’importance de la diaspora et à son pouvoir pour l’essor du pays. À la lumière de ce message, M. Kamto exprime une volonté d’internationaliser la présidentielle 2025. Il prend, à cet effet, à témoin la communauté internationale sur les obstacles, forces d’inertie et pesanteurs qui se dressent sur son chemin, lesquels seraient imputables au régime de Yaoundé. D’ailleurs, il saisit la balle au bond pour battre en brèche le débat qui a cours depuis ces dernières semaines sur la recevabilité ou non de sa candidature.
“Le Cameroun est notre pays à tous et je ne perdrai pas mon temps à répondre à ceux qui se demandent si je serai candidat ou pas parce que pour moi, c’est un faux problème, car il n’existe aucun obstacle juridique à ce que je puisse me présenter à l’élection présidentielle”.
L’homme politique est donc en mode procès pro bomo. De plus, dans le déroulé des articulations de son message saisissant et éclectique, le leader national du Mrc fustige les 43 ans de gouvernance chaotique du pays, qui passe son temps à piétiner la loi. M. Kamto relève qu’il y a, de manière régulière et patente, des dénis de justice entretenus par ceux chargés d’appliquer la loi. Il illustre, par exemple, le cas du conseil constitutionnel qui est la plus haute juridiction du pays, mais qui a, chose curieuse, désigné une juridiction compétente dans une procédure et cette juridiction s’est carrément déclarée incompétente. Il évoque aussi un pays où Elecam, l’organe en charge de la gestion et du contrôle du processus électoral, qui est supposé être indépendant, mais est incapable d’afficher les listes électorales et se force plutôt à bloquer les chiffres en parlant de sept millions d’inscrits. Or, indique-t-il, ces chiffres datent de 2012.
L’opposant politique conclut à la thèse selon laquelle le Cameroun est, aujourd’hui, sous oxygène. À cause de cet état de choses, il n’y a pas de place à la vengeance tant le pays a des problèmes aussi préoccupants que le manque d’infrastructures hospitalières, routières, le manque du travail pour les couches juvéniles et le déficit de conditions sociales pour le bien des Camerounais. L’homme politique rêve d’une alternance pacifique au Cameroun et estime que c’est possible bien que bien de personnes pensent que le pays va exploser dans une guerre sans fin. Or, il est possible d’organiser une élection crédible et transparente à l’issue de laquelle un véritable président sera élu démocratiquement pour prendre les rênes du pouvoir.