Par Sandra Embollo
L’ancien président s’est rendu dans la journée de ce lundi 13 octobre au parquet national financier (Pnf) pour connaître les modalités de son incarcération. Celle-ci interviendra le 21 octobre à la prison parisienne de la Santé, a-t-on appris en fin de journée. Le parquet national financier a dit ne pouvoir ni confirmer, ni infirmer cette information. L’avocat de l’ex-président, Me Christophe Ingrain, ne s’est pas exprimé non plus.
L’ancien champion de la droite va devenir le premier ex-chef d’État d’un pays de l’Union européenne à aller derrière les barreaux. Dès son entrée en prison, la défense de Nicolas Sarkozy pourra déposer une demande de mise en liberté devant la cour d’appel. Celle-ci a un maximum de deux mois pour statuer sur cette demande. En cas de rejet, Nicolas Sarkozy pourra déposer de nouvelles demandes.
La maison d’arrêt de la Santé est une des deux seules en région parisienne, avec Fleury-Mérogis, dans l’Essonne, à disposer d’un « quartier vulnérable » (QPV), où sont détenues les personnalités. Mais l’ex-président pourrait aussi y être placé à l’isolement pour assurer sa sécurité.
Appel de sa condamnation
Président de la République de 2007 à 2012, Nicolas Sarkozy, 70 ans, a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, prononcée le 25 septembre. Un nouveau procès se tiendra donc au cours des prochains mois devant la cour d’appel de Paris. Mais sa peine étant assortie d’une exécution provisoire, elle n’est pas suspendue dans l’attente de ce nouveau procès.
Lors de son premier procès, des proches de l’ancien chef de l’État ont été jugés coupables d’avoir servi d’intermédiaires pour lui permettre de recevoir de l’argent du régime de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse à la présidentielle de 2007.
Nicolas Sarkozy a cependant été lui-même relaxé des accusations de recel, de détournement de fonds publics, de corruption passive et d’infractions au code électoral. Il a toujours plaidé la thèse du « complot » dans cette affaire pour laquelle il a été mis en examen en mars 2018. Contrairement aux deux autres condamnés avec mandat de dépôt dans ce procès, l’intermédiaire Alexandre Djouhri et le banquier Wahib Nacer, Nicolas Sarkozy, qui a toujours répondu aux convocations de la justice, a bénéficié d’un délai avant son incarcération pour prendre ses dispositions professionnelles.
