Avec Dr Franklin Nyamsi
La nouvelle rhétorique trompeuse de la Françafrique consiste à diaboliser à l’extrême les dictateurs tropicaux qu’elle a pourtant soutenu à bout de bras depuis 1960 et qu’elle veut mettre actuellement à la poubelle dans le cadre d’une série de révolutions de palais, sous formes de coups d’état réactionnaires.
Le seul argument ressassé par les médias de la propagande française contre Bongo, Biya, Sassou, c’est leur durée et leur confiscation du pouvoir. Or, on fait mine d’oublier que sans le soutien ardent des dirigeants de la 5ème République Française, aucun de ces régimes multidécennaires n’aurait longuement duré. L’exploitation massive des ressources naturelles africaines par les multinationales françaises aurait été impossible sans ces vieilles dictatures africaines que l’on s’exerce aujourd’hui à maudire du bout des lèvres à Paris sans assumer le soutien qu’on leur a longtemps garanti !
Aujourd’hui, on manœuvre pour sauver les meubles des exploiteurs dans ces néocolonies en colère. Pour tenter de garder la main sur les richesses faramineuses de l’Afrique, on a décidé de remplacer des vieux dictateurs par des plus jeunes, et si possible, des jeunes dictateurs ne portant pas le nom maudit des vieux dictateurs. Le coup d’état du général Oligui Nguema au Gabon relève parfaitement de cette tromperie . Un cousin d’Ali Bongo a été choisi pour le remplacer, afin d’assurer grâce à la tromperie d’un changement artificiel, la continuité du système néocolonial au Gabon.
C’est le principe des révolutions de la Françafrique, d’être purement cosmétiques, artificielles, purement apparentes, mais profondément creuses. Pour le dire simplement, la devise de la révolution cosmétique françafricaine est la suivante: “On prend les mêmes en plus jeunes, on les déguise en anges de Lumière et on recommence nos oeuvres ténébreuses.”
Dr Franklin Nyamsi
Président de l’Institut de l’Afrique des Libertés
Le 1er septembre 2023