Par Sandra Embollo
Mais une première polémique est née de cette nomination. En effet, jusqu’ici, Henri-Claude Oyima n’a pas quitté ses autres fonctions. La banque Bgfi, qu’il dirige depuis plusieurs décennies, a même écrit dans un communiqué que « les activités du groupe demeurent sous la supervision du président directeur général ».
« Il faut qu’il quitte la Bgfi »
Une situation anti-constitutionnelle et inacceptable pour certains acteurs politiques. Michel Ongoundou Loundah, député de la transition et candidat recalé à la dernière présidentielle, demande une clarification rapide de cette situation qui « n’aurait même pas dû arriver ». « Avant la nomination d’un ministre, on s’assure qu’il est en capacité d’exercer sa charge sans pour autant que cela ne contrevienne à certaines lois et à certains règlements. Là, en l’espèce, c’est en contradiction avec l’article 71 de la Constitution gabonaise et ça contrevient au règlement de la Cemac, dès l’instant où il a accepté d’être ministre, il faut qu’il quitte la BGFI », explique le député.
« Juridiquement, c’est inacceptable »
« Il faut qu’il quitte aussi la Fédération des entreprises gabonaises, la tête du patronat gabonais. Et il faut qu’il quitte aussi la tête de la BVMAC, la bourse régionale. Il ne peut pas être ministre et avoir toutes ces casquettes. Moralement, ce n’est pas possible. Juridiquement, c’est inacceptable. Il n’y a aucune excuse. Ceux qui l’ont nommé sans s’assurer qu’il était déchargé de ses autres fonctions ailleurs ont manqué de vigilance. Il y a beaucoup de précipitations dans les prises de décisions, il y a beaucoup de précipitations dans le choix des hommes. Or, nous sommes un pays qui est en train de se reconstruire, qui sort d’une situation d’exception. Il faut peut-être prendre le temps de bien faire les choses », note Michel Ongoundou Loundah.
Ni le gouvernement gabonais ni la BGFI n’ont souhaité apporter de précision.