Par Arlette Akoumou Nga
À Dakar, au milieu de slogans « Sonko dégage » et autres messages dirigés contre le régime, Mamadou Diop se fait plutôt discret. Cet étudiant n’a jamais participé à une manifestation avant celle-ci, il ne soutient aucun des nombreux partis d’opposition représentés ce jour. Mais pour lui, les récentes arrestations dans le monde médiatique étaient la goutte de trop. « D’habitude, le nom du Sénégal est cité dans les bonnes choses qui se passent dans le monde. Quand on parle de la démocratie, on cite le Sénégal. Mais aujourd’hui, les journalistes sont persécutés, les chroniqueurs sont persécutés, même les hommes d’affaires et ce sont des choses qui ne nous honorent pas ».
Sentiment partagé par Cheikh Abou Simakha. Lui aussi est venu en simple citoyen, les mains liées par une chaîne, pour, dit-il, faire comprendre aux dirigeants que les taxes récemment introduites et la hausse du coût de l’énergie, celle des denrées alimentaires, ne font que paralyser le peuple. « Une personne qui n’arrive pas à manger à sa faim, une personne qui n’arrive pas à se soigner, elle est en prison. La raison pour laquelle je suis comme ça, enchainé, c’est pour demander au gouvernement de libérer le Sénégal. Je vous en prie, président Bassirou Diomaye Faye, tu es un jeune comme nus. Libère le peuple ».
Pour Samba Sy, le coordonnateur du Fdr, le front d’opposition à l’origine de la marche, l’objectif de ce rendez-vous est clair. « Il y a à la tête de l’État, un pilotage à vue. Nous attendons de nos gouvernants qu’ils se mettent enfin au travail et qu’une réorientation impérative soit faite. ».
Lundi, quelques jours après l’annonce de la marche de l’opposition, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé une baisse prochaine des tarifs de l’énergie. Il a également prévu de mobiliser ses partisans lors d’un grand rassemblement prévu samedi prochain, le 8 novembre.
