Par Ilyass Chirac Poumie
Dans une série de déclarations publiées sur les réseaux sociaux, la romancière Calixthe Beyala a vivement critiqué le régime de Yaoundé, accusant Paul Biya d’avoir perdu l’élection présidentielle face à Issa Tchiroma Bakary et de vouloir se maintenir au pouvoir par la force.
« Biya a été battu aux élections, et très largement », a-t-elle affirmé, ajoutant que « depuis, le plus vieux président du monde utilise des méthodes de la Gestapo pour passer en force ».
Selon l’écrivaine, le pouvoir procéderait à des « enlèvements d’intellectuels, d’artistes et de personnalités de la société civile » et mènerait des « rafles au faciès » dans certains quartiers de Yaoundé.
Elle accuse le régime d’encadrer les zones à majorité musulmane et de recourir à la répression pour faire taire toute contestation.Calixthe Beyala a également évoqué les violences de 1984, qu’elle qualifie de
« massacre de nordistes », et estime qu’il est temps de « poursuivre certaines personnes complices de cette barbarie tribale vivant sur le territoire européen »,
en réclamant même le retrait de leur carte de séjour.
Dans un ton plus personnel, elle a mis en garde
« les Bulu et autres qui coordonnent les arrestations et meurtres à travers de faux documents », promettant de « courir ensemble » avec eux.
Calixthe Beyala, lauréate du Grand Prix du roman de l’Académie française, est connue pour ses prises de position politiques tranchées et ses critiques envers le pouvoir camerounais.
Depuis la proclamation des résultats contestés de la présidentielle du 12 octobre 2025, elle s’est rangée parmi les soutiens les plus actifs d’Issa Tchiroma Bakary, qu’elle considère comme le véritable vainqueur du scrutin. Ses déclarations s’inscrivent dans un climat de forte tension post-électorale marqué par des interpellations, des restrictions de communication et des appels à manifestation à travers le pays.
