Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Deux instances ont structuré la clôture de ce symposium de trois jours. La présentation du comité scientifique d’une part, le discours de clôture du secrétariat d’Etat à la Défense chargé des anciens combattants et des victimes de guerre et la présentation du rapport général du symposium. Le point d’orgue de ces instants, comme l’avait prescrit Koumpa Issa à l’ouverture était les recommandations. Le rapport du symposium en a établi une brochette. Au niveau du renforcement du cadre juridique et institutionnel, il est demandé de créer un comité interministériel de suivi et d’évaluation pour l’implémentation des recommandations issues des assises. Il faut actualiser la définition du concept de victime de guerre et élaborer les instruments juridiques qui encadrent les droits des victimes de guerre au Cameroun. Il est aussi nécessaire de créer ou de renforcer les structures opérationnelles de gestion, d’assistance et de réinsertion des victimes de guerre. Cela revient à l’agence nationale de reconfection et de réinsertion des anciens combattants et des victimes de guerre. Il est judicieux de créer une commission médicale d’aptitude chargée de donner des avis sur l’affectation professionnelle des personnels de l’Etat victimes de guerre.
En ce qui concerne l’amélioration de la prise en charge psycho-sociale et médicale, il est recommandé de mettre en place un réseau national de centre de soins physiques et psychologiques des victimes de guerre. Tout comme il est demandé de recruter et de former des personnels de santé physique et de santé mentale, pour les travailleurs sociaux et travailleurs administratifs aux spécificités du traumatisme de guerre. Il est pressante de mettre sur place un fonds spécial d’indemnisation pour la réhabilitation médicale et psychosocial des victimes de guerre. Quant à la problématique de la réinsertion socio-économique durable, il s’agira de créer des programmes de formation professionnelle adaptés aux besoins du marché local. Aussi de créer un poste d’appui à la réinsertion et à financer les micros projets ou subventions ciblées aux victimes de guerre. Le rapport demande par ailleurs de promouvoir le partenariat public-privé pour la réalisation des projets visant l’insertion économique. Au chapitre de la mémoire et de la reconnaissance sociale, il est demandé de procéder à la célébration effective des journées nationales, des hommages aux victimes de guerre.
La création des lieux de mémoire, des stèles, des musées, des nécropoles en leur honneur. De favoriser le programme de sensibilisation et d’éducation à la paix dans l’effort des gouvernants dans les communautés. Il est tout aussi juste de créer un observatoire où une base de données nationales sur les victimes de guerre en vue d’assurer la visibilité aux suivis. Sur le chapitre de la mobilisation communautaire, il est demandé d’encourager davantage les collectivités locales, les leaders religieux et traditionnels dans la formation des victimes de guerre. Bien plus d’assurer une communication institutionnelle efficace pour une meilleure sensibilisation du décideur sur les questions des victimes de guerre. Il faut aussi intensifier la coopération avec les partenaires internationaux: ONU, Croix-Rouge, etc, pour les appuis techniques aux victimes de guerre. Il y ‘a par ailleurs la nécessité d’encourager la participation des victimes de guerre dans l’élaboration des politiques qui les concernent.
Satisfécit d’un symposium
Le Symposium a enregistré 883 participants sur sa plateforme numérique, plus d’un millier de personnes en présentiel et plus de 472 visiteurs sur le site internet dédié au symposium. Le thème de ce symposium de trois jours était< le Secrétaired’Etat à la Défense chargé des anciens combattants et des victimes de guerre face au défi de prise en charge des victimes de guerre > Quant à Koumpa Issa, en clôturant les travaux, il a adressé ses félicitations aux experts et une mention très honorable au comité scientifique, au président et à tous les membres. << Qu’il vous souvienne que le 8 septembre dernier, je vous engageais à réfléchir sur tous les contours de la problématique et vous invitais à tout mettre en œuvre afin de trouver une réponse appropriée à la protection , à la défense des soins et à la prise en charge totale des victimes de guerre. Je pus vous affirmer que le rapport général des travaux qui vient de nous être présenté répond parfaitement à nos attentes>> , s’est-il réjoui.Il a ajouté qu’il tenait à rassurer tout le monde que ces recommandations
qui en découlent feront l’objet d’une exploitation judicieuse et rationnelle par le gouvernement afin que la prise en charge des victimes de guerre connaisse une amélioration certaine. Ce symposium a de l’avis de plusieurs observateurs un coup d’essai certes mais un coup de maître à plusieurs égards.
