Par Julie Peh
Détenu au Secrétariat d’État à la Défense (SED) depuis les récents événements liés à la crise post-électorale, l’opposant politique a tenu à rétablir la vérité : il est bel et bien en vie, quoique affaibli par les conditions de détention.
Selon des sources proches de sa famille, la rumeur serait née d’un appel anonyme adressé à sa sœur par un individu se présentant comme officier de l’armée. L’information, relayée en boucle sur les réseaux sociaux, a aussitôt provoqué une vague d’indignation et de consternation au sein de l’opinion publique. Quelques heures plus tard, un message audio attribué à Anicet Ekane est venu dissiper le doute :
« Le peuple doit rester mobilisé pour Issa Tchiroma. Jésus est mort sur la croix, pas sur un lit », aurait-il déclaré depuis sa cellule, dans un ton mêlant foi, courage et détermination.
Cette sortie intervient alors que plusieurs soutiens d’Issa Tchiroma ont été interpellés ou entendus par les services de sécurité à la suite de la contestation du scrutin présidentiel. Parmi eux : Djeukam Tchameni, leader de l’Union pour le Changement 2025 , Florence Titcho, (trésorière du parti MANIDEM)
Jean Calvin Aba’a Oyono, conseiller proche de Tchiroma.
Leur arrestation , survenue le week-end dernier lors d’un rassemblement présenté comme un « anniversaire symbolique » du leader du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), a ravivé les tensions au sein de l’opposition. Des organisations de défense des droits de l’homme dénoncent un « acharnement »contre les voix dissidentes et exigent la libération immédiate des détenus politiques.
Pour de nombreux observateurs, le message d’Anicet Ekane s’inscrit dans une dynamique de résistance morale. Malgré la fatigue physique, il appelle à maintenir la flamme de la mobilisation autour d’un Issa Tchiroma affaibli mais déterminé à poursuivre le combat politique.
« C’est une manière de dire que la peur ne doit pas triompher », commente un proche du dossier.
La tension reste palpable dans les milieux militants, alors que la communauté internationale multiplie les appels à la retenue et au respect des droits fondamentaux. Dans ce climat de crispation et de méfiance, la voix d’Ekane résonne comme un rappel :
« La lutte politique au Cameroun demeure un acte de foi autant qu’un acte de courage ».
Souffrant mais debout, l’opposant continue de porter un message de résistance pacifique.
« Jésus est mort sur la croix, pas sur un lit »
une phrase devenue symbole de défi face à l’adversité et à la désinformation.
