Par Serge Aimé BIKOI
Dans un communiqué rendu public ce mardi, le coordonnateur du bureau politique du Mdi fait savoir à l’opinion publique nationale et internationale que les arrestations de ces leaders sont politiquement motivées et font suite à une réunion du leader du Mdi et de ses camarades, qui ont refusé d’entrer dans des négociations secrètes avec les émissaires de Paul Biya
Le communiqué de presse rendu public par le bureau politique du Mouvement pour la démocratie et l’interdépendance fait état de ce que le 10 octobre, Djeukam Tchameni a reçu plusieurs appels insistants de Peter William Mandio, député Rdpc, lui indiquant qu’il souhaite le rencontrer. La rencontre a lieu le dimanche, 12 octobre, jour du scrutin. Mandio se rend personnellement à son domicile à Douala. Ne l’y trouvant pas, il rentre à son retour, puis lui envoie un proche collaborateur du directeur du cabinet civil de la présidence de la République. Le choix de ce dernier visait à proposer à Djeukam Tchameni et à Anicet Ekane d’entrer dans une démarche politique : en échange de postes ministériels dans un gouvernement d’union nationale. Le directeur du cabinet civil de la présidence de la République demande alors à Djeukam Tchameni de se rendre à Yaoundé le mardi, 14 octobre pour une rencontre confidentielle.
Dans la fin de cet échange, le leader du Mouvement pour la démocratie et l’interdépendance informe, sur le champ, Issa Tchiroma Bakary et Anicet Ekane. Après concertation, les trois leaders conviennent d’un refus clair et sans ambiguïté de toute négociation contraire à la vérité des urnes. C’est à la suite de ce refus et de cette volonté de rester fidèles à leurs idéaux que des accusations mensongères construites autour d’un faux complot et d’une prétendue insurrection ont été fabriquées afin de tenter de déstabiliser, de facto, le Mdi. Ces trois figures vont, désormais, être traduites devant le tribunal militaire de Yaoundé dans le cadre d’une procédure politique montée de toutes pièces.
Le bureau politique du Mdi dénonce cette dérive autoritaire dangereuse. Le Mdi et l’Union pour le changement condamnent cette instrumentalisation de la justice militaire à des fins politiques, ainsi que la criminalisation du débat démocratique. Après les violences observées dans plusieurs villes camerounaises le jour de la proclamation des résultats officiels du scrutin du 12 octobre, le bureau politique du Mdi apprend, curieusement, que Djeukam Tchameni va être auditionné au service central de recherches judiciaires du Secrétariat d’État à la défense (Sed) ce mardi, 28 octobre. Comme charges retenues contre lui: “atteinte à la patrie; incitation et appel à l’insurrection”
Pour le parti de Djeukam Tchameni, il s’agit “d’accusations fallacieuses qui confirment la volonté du régime de Yaoundé d’éliminer ses opposants par des méthodes d’intimidation et de terreur judiciaire”. Cette formation politique de l’opposition camerounaise fait des exigences ci-dessous :
- La libération immédiate et sans condition de Djeukam Tchameni, Anicet Ekane et Florence Aimée Titcho
- La clarification de la situation de Titcho, dont le lieu de détention reste inconnu
- L’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur ces arrestations arbitraires et le respect des droits humains et de la Constitution camerounaise
Le Mdi appelle, in fine, les forces démocratiques, les organisations de la société civile, les médias, ainsi que la communauté internationale à rester vigilants et solidaires face à cette tentative d’intimidation et de dérive autoritaire et réaffirme son attachement indéfectible à la vérité des urnes, à la paix et à la souveraineté du peuple camerounais.
