Par Ebénizer DIKI
Ce rapport publié il y a quelques jours, montre carte à l’appui, la progression de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (semi mécanisée) de l’or dans des zones écologiquement sensibles, notamment dans le Parc National de la Bénoué. Ici, trois principaux sites ont été identifiés : Les villages : Mboukouma 2 ; 3 et Douja situés respectivement au nord et au sud du Parc, et Demsa -Gave et le site de concassage de Ngaounyanga dans le Massif Forestier de Tchabal Mbabo dans l’arrondissement de Mbé département de la Vina région de l’Adamaoua.

Selon cette étude, en 2024, les orpailleurs artisanaux ont rasé un peu plus de 340 hectares de forêts et savanes protégées : « L’activité minière s’infiltre précisément dans les zones les plus sensibles ; riche en faune et en flore endémiques. » peut-on lire.
Les impacts sont considérables souligne le document : la pollution des cours d’eau par le mercure et le cyanure, les fosses non refermées « qui défigurent les sols, accélèrent l’érosion et dégradent les habitats de la faune sauvage », la perturbation des espèces rares comme les éléphants, lycaons et le lion sans oublier les conflits hommes – bêtes sauvages en hausse dans ces localités et le braconnage accru du fait de l’augmentation du nombre de personnes dans les sites d’orpaillage.
Le Parc National de la Bénoué est l’une des anciennes zones protégées du Cameroun, avec une superficie de 1665,71 km2. Il a été créé en 1968 puis reconnu comme réserve de biosphère par l’Unesco en 1981. Il abrite une faune extrêmement variée ; Babouins, élands, phacochères, crocodiles, hippopotames, antilopes y sont présents. Pour sa part le Massif Forestier de Tchabal Mbabo situé dans l’Adamaoua est un haut lieu de biodiversité qui culmine à 2240 m d’altitude. Il a une faune riche et très diversifiée de mammifères, d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens.