Par Armand Soussia
En effet, Paris n’enfonce qu’une porte ouverte en prévoyant des troubles au Cameroun en cette veille d’élection présidentielle, si on s’en tient aux déclarations de cet enseignant universités Camerounaises qui souhaite garder l’anonymat.
“Il est évident que dans un pays où aucun parti politique ne peut pas organiser la moindre manifestation ou réunion publique, un pays où le conseil national de la communication règne en épée de damoclès et l’administration territoriale en chien de garde d’un pouvoir clairement dictatorial, on ne peut s’attendre qu’à des troubles sociaux”,
soutient un universitaire plutôt proche du pouvoir.
Le week-end dernier, la tension était à son comble à Douala, capitale économique du Cameroun, lors de l’arrivée de Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Reconnaisance du Cameroun (Mrc), et tête de fil de l’opposition camerounaise, de retour d’un meeting à Paris. Au terme d’un rassemblement pacifique et fortement militarisé à cet occasion, il y a eu au total 64 arrestations dans les rangs du Mrc.
Au Cameroun, les poches de tension sont innombrables. Des mototaximen ont manifesté à Douala jeudi, parce que l’autorité municipale voulait leur imposer d’harborer des gilets flaqués Mtn (l’un des opérateurs de téléphonie camerounaise). Les revendications politiques ne sont pas isolées, on enregistre plusieurs autres poches de tensions; source d’éventuels désordre sociale.
“Nous pouvons citer entre autre les enseignants du secondaire et même des universités. Le secteur des artistes qui pleurent depuis des années. Au sein de l’armée, ce sont les supérieurs qui détournent les primes des soldes. Des centaines de retraités attendent en vain leur pension vieillesse, et dont certains meurent même sans en avoir touché. Même le football qui autre fois nous unissait est au plus bas de l’échelle. Bref, rien ne marche dans ce pays”,
S’est indigné l’enseignant, visiblement très déçu.
C’est ainsi qu’on s’est retrouvé à un moment à la Fecafoot avec des instructions et des contres instructions présidentielles. Puisque même à la présidence de la République, on ne sait pas si c’est Chantal Biya, Ferdinand Ngoh Ngoh, ou Samuel Mvondo Ayolo qui donne des ordres. Donc si le renseignement français a prédit des troubles et veut nous aider, il ne nous reste qu’à les remercier et créer des conditions de paix pour nous même. Plutôt que de les accuser. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude”,
a-t-il conclu.