Par Joseph OLINGA N.
Trois ans après l’arrêt des travaux de construction du Complexe sportif d’Olembe, l’infrastructure présentée comme futuriste dans l’univers des bâtiments sportifs refait parler de lui. Pas pour la reprise des travaux mainte fois annoncée. Cette fois, le Complexe sportif dédié au chef de l’État camerounais, Paul Biya ouvre le débat à Paris où l’entreprise Magil, en charge de la construction de cet édifice vient de saisir la Cour d’arbitrage pour le paiement d’environ 13 milliards de Francs Cfa représentant le solde de l’enveloppe contractuelle signée avec l’Etat du Cameroun. Une démarche qui suscite la rogne au sein du gouvernement camerounais.
Dans les sphères gouvernementale, kes sources approchées par Panorama Papers accusent l’entreprise Magil d’avoir “siphonné” le budget alloué à la construction du Complexe sportif d’Olembe sans avoir réalisé tous les travaux correspondant au contrat.Des sources proches du gouvernement soutiennent que l’entreprise Magil a perçu 42 milliards de Francs Cfa sur les 55 milliards prévus dans le contrat signé avec le gouvernement pour la construction du Complexe sportif d’Olembe.
L’entreprise canadienne a certe livré le stade principal et les deux annexes mais il reste à faire comme le soutiennent nos sources. Pour illustration, l’hôtel logé dans la partie souterraine du stade ainsi que le centre commercial, les piscines olympiques, le gymnase et le musée, entre autres, relèvent de la virtualité. Du coup, le contrat entre l’entreprise canadienne Magil et l’État du Cameroun est suspendu depuis le mois de novembre 2021. Le paiement des décomptes à l’entreprise est suspendu par le gouvernement camerounais depuis novembre 2021. Au sein du gouvernement, des sources expliquent que l’entreprise qui a perçu 42 milliards de Francs Cfa tarde a justifier la consommation d’une somme évaluée à 20 milliards de Francs Cfa.
Sous-traitantsL’entreprise qui a perçu 21 milliards en septembre 2021 et plus d’un milliards début novembre 2021 est accusée de non paiement par les sous-traitants recrutés à son initiative. A la manoeuvre pour la réalisation “en urgence” de la partie de l’infrastructure ayant accueilli la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football organisée par le Cameroun, plus d’une vingtaine de Petites et moyennes entreprises (Pme) réclament près de 03 (trois) milliards de Francs Cfa. Idem de l’entreprise française Razel qui réclament un peu plus de 10 (dix) milliards à l’entreprise canadienne Razel. L’entreprise française a par ailleurs saisi les comptes de Magil sans toutefois réussir à rentrer dans ses frais.
L’affaire qui semble désormais se jouer à la Cour arbitrale de Paris suscite néanmoins un questionnement sur la capacité de l’entreprise Magil à livrer l’ouvrage même en cas de payement des 13 milliards restant. Calculette à la main, l’on peut observer, en additionnant les trois milliards dûs aux sous-traitants camerounais et les dix milliards réclamés par la française Razel que le montant de l’enveloppe (55 milliards) conclus entre le gouvernement camerounais et l’entreprise canadienne Magil ne permet pas d’entrevoir l’achèvement des travaux attendus pour la finalisation du Complexe sportif d’Olembe.