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Cameroun | Coup de gueule: La solidarité gouvernementale à l’épreuve de l’indiscipline

Le temps des bagarres gouvernementales

by world top news
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Par Saint-Eloi Bidoung

Le président de la République a instruit la solidarité comme gage d’efficacité, dans l’action globale du gouvernement. Des ministres se battent, pourtant, entre eux, ils se font des crocs-en-jambe, se jettent des peaux de bananes à tous les coins. A se poser la question, Y a-t-il toujours un capitaine dans ce bateau ?

C’est le temps de l’usure. Des ministres, sentant leur fin prochaine et certaine, optent pour la mutinerie au sein même du gouvernement. Les attentes des Camerounais ne sont plus, pour eux, un devoir à accomplir, mais des avoirs à accomplir. Alors, on s’étripe comme des chiffonniers.
Un tel ministre, connu pour son dynamisme, son sens du devoir et sa pro-activité, dans les missions du département dont il a la charge, a pour adversaire un collègue dynamique, entreprenant et proactif dans le sabotage des actions et initiatives qu’il engage. Il est bien loin, le temps des actions gouvernementales concertées. Le temps de la mutualité ? C’était avant. Le temps de la synergie ? Le gouvernement est en train de voler en éclats.

Les ministres sont aujourd’hui regroupés par affinités (très souvent tribales), par parentés académiques ou de formation (promotions à l’Enam), par niveaux d’enrichissement « illicite » ou encore par durée des affinités. Et encore, des ministres, originaires d’un même arrondissement, d’un même département, d’une même région ne sont pas toujours des «frères». Ils s’avèrent même, parfois, de pires adversaires.

Nous en connaissons qui sont des ennemis incurables, et cela se manifeste dans l’action gouvernementale. C’est l’usure du temps. Le dernier remaniement ministériel n’est même plus dans les archives de la République. La solidarité gouvernementale, que celui qui nomme avait instruite, s’est effritée au fil du temps qui passe, se transformant même en dualités eu fur et à mesure qu’approche la présidentielle. Nul n’aura été autant trahi et méprisé, par ses propres collaborateurs, que Paul Biya. Et ceci pendant 43 ans. Il n’aura qu’à s’en prendre à lui-même, lui qui déteste le nouveau depuis qu’il est arrivé avec son «Renouveau».

Trempés dans du bitume

Une certaine presse n’est pas spectateur dans cette arène : des ministres se servent d’elle comme sabre, contre d’autres ministres. Le cas du ministre des Travaux public est particulièrement pathétique.
Emmanuel Nganou Djoumessi, Louis Paul Motaze, ou encore Henri Eyebe Ayissi, administrateurs civils principaux de classe exceptionnelle, sont au quotidien trempés dans du bitume bouillant. Ils passent à la casserole tous les lundis matins, à travers des journaux financés pour la cause par des membres du gouvernement actuel. Des collègues qui jalousent l’épaisseur des portefeuilles de leur département ministériel. Rien que ça !

M. Nganou Djoumessi est, ici, présenté comme l’ogre qui avale l’argent des projets routiers et ne construit que de petits sentiers, à la place de vrais axes routiers. C’est avec une hargne et un acharnement, des plus professionnels, que cette presse à la solde détruit le MINTP pour justifier ses prébendes honteuses, à elle régulièrement versées par des ministres fourbes.

Au ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, certains collègues, diplômés de l’Enam et d’ailleurs, ne manquent jamais de rappeler son court séjour à l’école et son long bail quelque part… Ils attribuent d’ailleurs les bourdes verbales et autres actions confuses du même personnage à ces deux faits, espérant secrètement qu’il retourne non pas l’école, mais repasse par où il était en stage d’application avant d’entrer au gouvernement.

Des ministres financent (bons de carburant, petites enveloppes…) des policiers véreux, afin que ces derniers commettent des actes qui ternissent l’image et l’honorabilité de la Sûreté nationale. Des déviances qui seront alors imputées au grand âge et à la longévité au poste de Martin Mbarga Nguele, dont ils ne supportent plus la compagnie.
Bonnes grâces de Paul Biya Un club de ministres peu économes, qui flambent les fonds publics des départements dont ils ont la charge dans la construction de manoirs et l’achat de 4X4 de luxe, pour leurs nombreuses maîtresses, ne portent pas Louis Paul Motaze dans leur cœur. Ils assimilent sa rigueur à du sabotage de leurs ministères. D’autres parlent de radinerie hautement nocive, pour l’action gouvernementale, et donc pour Paul Biya. Le ministre des Finances est ainsi présenté comme celui qui a assassiné la solidarité gouvernementale avec son inflexibilité, dans la gestion calamiteuse par certains des fonds publics.

Certains membres du gouvernement actuel estiment que leur collègue, Henri Eyebe Ayissi, en fait trop pour conserver éternellement les bonnes grâces de Paul Biya. Ils veulent que le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières se mette à leur entière et unique disposition, pour régler les problèmes de terrains arrachés (avec violences et abus divers) à leurs frères, pauvres du village. Tout concentré dans le domaine du foncier, Henri Eyebe Ayissi reste sur le terrain de la légalité et non de la vénalité, sur lequel ils veulent l’entrainer. Et voilà la solidarité gouvernementale à vau-l’eau.

Elle est encore en mémoire, la saison des «Sur très hautes instructions». Insubordination, railleries, mépris et étonnement firent voler en éclats la solidarité de l’exécutif. Entre les affidés du secrétaire général de la présidence de la République et les dissidents aux «très hautes instructions», la collégialité était compliquée à rétablir. Même le Premier ministre, chef du gouvernement, ne pouvait rien, étant lui-même en déconsidération de la part du SG/PR, qui grondait tout le monde dans le gouvernement avec les «très hautes instructions» du sommet de l’Etat.
La solidarité reste disloquée, puisqu’on parle toujours du «clan Ngoh Ngoh» et des autres, chacun à part. On dit que le «Ngoh-ngohisme», doctrine fondée sur la toute-puissance du «clan», se sent le plus fort, car allié à «celle» qui exerce le véritable pouvoir, actuellement au Cameroun. Les autres, eux, se battent en meute pour faire face à cet autre gouvernement qui est en fait le pouvoir régnant.

Gestion catastrophique des fonds Covid
Louis Paul Motaze, Emmanuel Nganou Djoumessi ou encore Henri Eyebe Ayissi, savent ce qu’il ne faut pas dire en public pour ne pas porter atteinte à la solidarité gouvernementale. Ils ne viendront jamais à la télévision pleurnicher de ce que les ressortissants de leur village payent plus de 30.000 francs pour avoir la carte nationale d’identité et obtiennent des rendez-vous au-delà de 6 mois. Que plus de 1000 employés de Thales ont été licenciés en 2016 sans avoir reçu des droits (primes, indemnités, immatriculation à la CNPS), après 20 ans de service. Que le groupe du colonel Fabre a laissé plusieurs milliards pour indemnisations.

Que 283 agents licenciés, sous la gestion de Gemalto, ont trouvé la mort dans l’indifférence de la Sûreté nationale.
Ces trois ministres ne diront rien sur la gestion catastrophique des fonds Covid-19 par les autorités administratives, ni des emprunts effectués auprès de la Campost, qui aura pris 20 ans pour se remettre de ces forfaits. Encore moins des séjours réguliers en case de redressement…
Quel que soit le clan auquel on appartient, quelle que soit l’envie que suscite le poste d’un collègue, la solidarité gouvernementale est une instruction cardinale du président Biya, gage de la cohésion gouvernementale.
Que le bon cesse de recevoir les instructions de la brute et du truand.

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