Par Éric Boniface Tchouakeu
L’information émane de plusieurs organisations de la société civile qui s’intéressent à la de défense des droits de l’homme. Ces Ong n’avaient cessé de dénoncer le caractère arbitraire des arrestations et de détention des personnes finalement libérées.
« Les près de 160 personnes ont fait 20 jours de détention sans être présentées devant un juge ou un procureur. Elles, des jeunes pour la plus part et quelques personnes âgées, ont été arrêtées, puis détenues sur ordre du Préfet de la Mémé et c’est encore ce dernier qui a ordonné leur libération ».
regrette Amadu Tarnteh, responsable de l’Ong, Conscience Africaine dans les régions du Littoral et Nord-Ouest.
Il appelle le Gouvernement camerounais à respecter les droits de l’homme et notamment ses obligations internationales en la matière, contenues dans le Pacte International des Nations Unies sur les droits civils et politiques et les conventions de Genève sur le droit international humanitaire, « puis qu’on se trouve en zone de conflit dans la région du Sud-Ouest. »
« Ce sont des cas de violation de cette nature qui contribuent à la radicalisation des populations et prolongent la crise anglophone ».
souligne encore Amadu Tarnteh.
« Nous sommes un peu plus soulagés, mais en même temps inquiets de la tournure que prennent les choses sur le terrain », réagit Jean-Claude Fogno, Secrétaire Exécutif de Mandela Center International, une autre Ong de défense des droits humains, à propos de la libération des près de 160 civils qui avaient été arrêtés pour leurs liens présumés avec des groupes séparatistes armés qui opèrent dans la région.
« Il faut souligner que le 12 février 2023, dans la localité d’Ekona, Département du Fako dans la même région, 97 jeunes avaient été arrêtés de manière similaire .Après des protestations des femmes devant les bureaux du Maire de Buea et du Gouverneur de la région le 14 février, 81 personnes ont été relâchées ».
relève encore Jean-Claude Figno.
Ces méthodes rappellent celles utilisées dans la lutte contre Boko Haram dans la région de l’Extrême –Nord, ajoute t-il à regret.
« Nous avons vu des centaines de jeunes qui ont été arrêtés, écroués parfois pendant plus de 10 ans et finalement acquittés. Ils sont aujourd’hui libres sans plus de repères, mais l’Etat ne les a pas dédommagés ».
dénonce Mandela Center International.
Depuis les arrestations des près de 160 civils jusqu’à leur libération, les autorités n’ont fait aucun commentaire.