Par Ilyass Chirac Poumie
Le bilan des violences post-électorales au Cameroun s’alourdit dramatiquement. En seulement 48 heures de protestations, un peu plus de 70 personnes auraient perdu la vie à travers le pays, selon plusieurs organisations de la société civile. Des dizaines d’autres sont portées disparues ou blessées dans un contexte de répression jugé disproportionné par de nombreuses ONG internationales.
Face à l’ampleur de la crise, la communauté internationale multiplie les réactions. Après la déclaration ferme de l’Union européenne appelant à des enquêtes indépendantes et à la punition des auteurs de meurtres de civils, le Sénat américain examine actuellement un projet de sanctions ciblées. Ces mesures viseraient plusieurs ministres, hauts gradés de l’armée ainsi que leurs proches, soupçonnés d’avoir ordonné ou couvert les exactions commises contre les manifestants.
À Yaoundé, le gouvernement reste silencieux tandis que la tension demeure palpable dans plusieurs grandes villes. Des témoins évoquent la présence de snipers sur les toits et de patrouilles mixtes dans les quartiers contestataires.
Depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle 2025, donnant Paul Biya vainqueur avec 53,66 % des voix contre 35,19 % pour Issa Tchiroma Bakary, le Cameroun est entré dans une phase d’instabilité majeure. Les organisations internationales dénoncent une dérive autoritaire et appellent à une transition pacifique. Le pays, déjà fragilisé par les crises anglophone et économique, s’enfonce désormais dans une spirale de violence qui menace sa cohésion nationale.
