Par Serge Aimé BIKOI
Traitant, de fond en comble, de la question de la dette publique du Cameroun, dont le taux se situe autour de 45,6%-14.000 milliards de Fcfa) selon les dernières prévisions, Me Jacques Jonathan Nyemb fait, d’emblée, le constat selon lequel tous les pays sont endettés dans le monde y compris les pays développés. Pour l’avocat d’affaires aux barreaux du Cameroun et de Paris, “le ratio de 45,6% de la dette invoqué appelle à analyser la question de la soutenabilité de la dette aussi bien au plan quantitatif qu’au plan qualitatif. “Il n’y a pas de croissance durable sans endettement. Le Cameroun est autour de 45%, le Gabon, 60%. La Cemac(Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) prescrit un plafond de 72%”, indique le Juriste d’affaires.
Partant de ces données chiffrées, Me J.J. Nyemb relève que sur le plan quantitatif, nous sommes en dessous du ratio alors que sur le plan qualitatif, la soutenabilité interpelle le coût qui est important et la devise. Concernant la devise, s’agit-il d’un endettement intérieur ou extérieur ? Au-delà de cette interrogation, le Juriste d’affaires estime que l’essentiel consiste, aujourd’hui, à se pencher sur la viabilité de la dette aux dépens de la soutenabilité. Toute chose qui impose que nous nous endettions pour des investissements productifs et non pour des dépenses de fonctionnement. D’ailleurs, un investissement productif devrait être en mesure d’assurer le service de la dette.
Financement des Petites et moyennes entreprises (Pme)
Les Petites et moyennes entreprises (Pme) représentent 95% du tissu économique camerounais. Au regard de ce chiffre, les Pme devraient être le levier de la transformation de l’économie nationale. Or, en termes d’accès au crédit, indique Nyemb, “les Pme n’ont accès qu’à 15,56%”. Un des leviers qu’il est important d’actionner est celui de la dette intérieure. Beaucoup de Pme attendent, par exemple, que l’on puisse rembourser la dette, à travers le mécanisme de titretisation, pour faire fonctionner les Pme. Pour régler ce problème de fonctionnement des Pme, deux axes sont à envisager par le Juriste d’affaires :
- * La régulation bancaire
- * L’accompagnement des banques à davantage financer les Pme
* Relativement au second axe, il est impératif, pour l’État du *Cameroun, de revitaliser les nouvelles Sni(Société nationale d’investissement), Cdec (Caisse de dépôt et consignations).